Tiraillements au gouvernement sud-africain sur les liens avec Moscou

Les présidents sud-africain et russe Cyril Ramaphosa et Vladimir Poutine à Kazan en Russie.

L'Alliance démocratique (DA), ancien parti d'opposition devenu le principal partenaire de l'ANC au sein d'un gouvernement de coalition en Afrique du Sud, "ne considère pas la Russie, ou Vladimir Poutine, comme un allié", a-t-elle déclaré mercredi.

Le parti réagissait aux propos du président Cyril Ramaphosa, qui a qualifié la Russie d'"allié cher" et d'"ami précieux" mardi, en marge d'une rencontre bilatérale avec son homologue russe Vladimir Poutine lors d'un sommet des Brics à Kazan. Le chef de la DA John Steenhuisen a appelé mercredi à ce que les "positions exprimées au nom du gouvernement d'unité nationale" fassent "l'objet d'un débat complet et approprié".

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Principale formation d'opposition avant que le Congrès national africain (ANC) ne soit contraint à une alliance à l'issue des élections de mai, la DA critique régulièrement l'ANC qui demeure le premier parti du pays. Les divergences portent souvent sur la politique étrangère mais pas seulement. Plusieurs points font déjà planer une menace sur la longévité de la coalition, comme une loi mettant en cause l'enseignement en langue afrikaans dans certaines écoles ou le maintien en poste de la ministre de la Justice Thembi Simelane, éclaboussée par la révélation d'un arrangement financier en août.

"Nous ne pouvons pas et ne voulons pas accepter que l'Afrique du Sud considère comme un allié un régime autoritaire qui viole actuellement le droit international en menant une guerre d'agression impérialiste contre un État souverain", a souligné mercredi John Steenhuisen, en contraste marqué avec les propos du président.

M. Ramaphosa s'est dit mardi "très heureux" d'être en Russie pour discuter avec les autres membres de l'alliance des Brics "de questions géopolitiques", mais aussi "du commerce, du changement climatique, de la paix et la sécurité".

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