8.500 enseignants recrutés en 2015 en Allemagne face à l'afflux de réfugiés

Enfants dans un refuge pour migrants dans un hangar de l'ancien aéroport de Tempelhof à Berlin, en Allemagne, le 9 décembre 2015. (Reuters / Fabrizio Bensch)

Environ 8.500 enseignants ont été recrutés cette année en Allemagne pour enseigner l'allemand aux jeunes réfugiés, un effort qui devrait se poursuivre l'an prochain face à l'afflux continu de nouveaux arrivants, rapporte dimanche le quotidien Die Welt.

Quelque 196.000 enfants fuyant la guerre ou la pauvreté ont rejoint le système scolaire allemand, qui connaissait depuis des années un recul du nombre d'élèves, nécessitant la mise en place de 8.264 "classes spéciales", affirme Die Welt, sur la foi d'une enquête menée auprès des 16 Etats-régions allemands.

"A l'échelle du pays, environ 8.500 enseignants supplémentaires ont été embauchés", ajoute le quotidien, précisant que ce calcul ne tient pas compte des enfants directement intégrés dans les classes communes, certaines régions comme la Sarre (ouest) n'offrant pas de classes spécifiques aux non-germanophones.

Or la conférence des ministères de la Culture (KMK), instance regroupant les responsables de l'Education dans chaque Etat-région, évalue à 325.000 le nombre de réfugiés d'âge scolaire pour la seule année 2015, un afflux appelé à se poursuivre sans que personne ne puisse en prédire l'ampleur.

"Les écoles et l'administration scolaire n'ont jamais été confrontées à un tel défi", confie à Die Welt la présidente de la KMK, la conservatrice Brunhild Kurth, pour qui "il faut accepter que cette situation exceptionnelle devienne la norme pour une longue période".

Heinz-Peter Meidinger, président du syndicat d'enseignants DPhV, calcule de son côté que l'Allemagne aurait besoin de 20.000 enseignants supplémentaires pour les 325.000 jeunes réfugiés, loin des 8.500 en poste. "Au plus tard l'été prochain, ce manque se fera nettement sentir", prédit-il.

L'Allemagne devrait enregistrer plus d'un million de demandeurs d'asile en 2015, un nombre cinq fois supérieur à celui de l'an dernier, qui met à rude épreuve ses capacités d'accueil et nécessite à moyen terme un effort sans précédent d'intégration.

Avec AFP