"Si Ravalomanana trouve la nécessité de m'appuyer pour être à la tête du pays, je ne suis pas contre; si lui vient vers moi pour rentrer dans ma vision de développement pour le pays, on a besoin de tout le monde (...) pour relever le pays, mais je ne suis pas dans la tête de Ravalomanana", a déclaré jeudi à des journalistes M. Rajoelina, 43 ans, en visite à Paris.
En mars 2009, lâché par l'armée, M. Ravalomanana avait été contraint de démissionner de la présidence en transférant les pleins pouvoirs à un directoire militaire, qui les avait remis à M. Rajoelina, jeune entrepreneur et ex-maire de la capitale.
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M. Ravalomanana, 68 ans, - qui a officialisé sa candidature à la présidentielle malgré les menaces judiciaires qui pèsent sur lui - a fait la semaine dernière, à la surprise générale, une offre à son frère ennemi. "Si Rajoelina venait me voir et faisait un accord avec moi, je suis prêt, pas de problème", a-t-il lancé.
"Je ne ferme pas la porte, elle est grande ouverte (...) je suis là pour rassembler", a répondu jeudi M. Rajoelina, qui a été président non élu d'une transition de 2009 à 2014.
Il s'est toutefois refusé à officialiser sa candidature à la présidentielle prévue en fin d'année "tant que la date n'a pas été fixée" dans cette île de l'océan Indien, l'un des pays les plus pauvres du monde.
En janvier 2016, M. Rajoelina avait annoncé qu'il serait "candidat à la présidentielle de 2018". A Paris jeudi, il a dit "ne pas (se) souvenir" de ces déclarations.
L'actuel président malgache Hery Rajaonarimampianina (qui devrait selon toute vraisemblance briguer un nouveau mandat) et M. Ravalomanana "sont déjà en pré-campagne", a critiqué M. Rajoelina, prônant une "autre méthode".
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"Je veux aller à la rencontre des Malgaches et les écouter, et à l'issue de ces rencontres, voir si ils veulent vraiment que je sois candidat", a-t-il dit. Il a assuré que "quand la date des élections sera fixée, il y aura des réunions et des décisions" sur sa candidature.
"La situation à Madagascar est catastrophique, je voudrais rendre l'espoir et la fierté aux Malgaches; c'est un pays qui a beaucoup de potentiel mais on ne sait pas s'en servir", a-t-il ajouté.
M. Rajoelina a annoncé le lancement de l'"Initiative Emergence Madagascar" (IEM), financée pour le moment par ses propres fonds, et qui selon lui rassemblera des experts nationaux et internationaux pour présenter "des solutions concrètes" au retard de développement du pays, notamment dans les domaines de l'énergie, de l'éducation, de l'insécurité, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption.
Avec AFP