Stationné à Bordeaux (sud-ouest de la France), l'A340 a été cédé à la compagnie turque pour un montant de 181 millions de dinars (73 millions d'euros), a déclaré à l'AFP la directrice des relations extérieures de Tunisair Amal Bourguiba, confirmant une information de l'hebdomadaire Réalités.
La date de la transaction n'est pas connue. L'avion était en vente depuis cinq ans et les négociations avec les acheteurs potentiels faisaient l'objet d'une clause de confidentialité, a-t-elle précisé.
Destiné à Ben Ali, l'A340 était arrivé à l'automne 2010 à Bordeaux-Mérignac afin d'être aménagé par la société de maintenance aéronautique Sabena Technics.
Le dictateur avait toutefois dû quitter le pouvoir quelques semaines plus tard, emporté par la révolution tunisienne, point de départ du Printemps arabe.
Selon le quotidien français Sud-Ouest, l'ancien président tunisien avait effectué un seul vol sur l'avion, pour le tester en vue de son aménagement.
Tunisair avait remis l'A340 en vente en janvier 2012. La compagnie avait alors précisé qu'il avait fait l'objet d'un réaménagement classique "de jet pour les convenances de déplacement d'un chef d'Etat", "sans rien de particulier" (salon, chambre à coucher, sièges de type business...).
Presque six après son départ de Tunisie, Ben Ali vit toujours en exil à Jeddah, en Arabie saoudite.
Un autre A340 ayant appartenu à un chef d'Etat déchu lors du Printemps arabe reste cloué au sol dans le sud de la France, à Perpignan: celui, luxueusement aménagé, de l'ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi.
Un temps convoité par une société koweïtienne, il reste théoriquement la propriété de la Libye, pays en proie au chaos politique et sécuritaire depuis la chute et la mort de Kadhafi en 2011.
Avec AFP