Angola : 15 opposants emprisonnés vont être assignés à résidence

Le rappeur angolais Luaty Beirão ainsi que d'autres opposants angolais assis devant le tribunal à Luanda, Angola, 16 novembre 2015

Le juge chargé du procès de ces opposants au président angolais José Eduardo dos Santos, emprisonnés depuis mi-juin 2015, a annoncé qu’ils seront assignés à résidence à partir du 18 décembre en vertu d'une nouvelle loi.

Selon la nouvelle loi qui entrera en vigueur vendredi, le ministère public peut désormais proposer que des accusés soient assignés à résidence au lieu d'être placés en détention préventive.

Le ministère public a demandé mardi que soient assignés à résidence 15 opposants accusés de rébellion et de tentative de coup d'Etat contre le président Dos Santos, arrêtés mi-juin et emprisonnés depuis. Deux autres accusés arrêtés au même moment comparaissent libres.

"Le 18 décembre, tous les accusés doivent être présents au tribunal et bénéficieront de cette mesure", a indiqué mardi le juge Januario Domingos, précisant qu'ils ont "interdiction d'entrer en contact les uns avec les autres".

La semaine dernière, quatre de ces opposants, dont le rappeur Luaty Beirao, avaient entamé une grève de la faim pour protester contre la longueur de leur procès, qui dure depuis 4 semaines et qui devrait être suspendu vendredi pour la période des vacances de Noël.

L'avocat de la défense, David Mendes, se montre néanmoins méfiant face à cette annonce.

"La loi n'est pas entrée en vigueur et de ce fait le ministère public ne peut pas encore soumettre une telle demande" a indiqué David Mendes qui soupçonne l'accusation de vouloir en réalité retarder un peu plus le procès en soumettant une requête irréalisable.

Les 17 militants arrêtés sont tous membres du Mouvement révolutionnaire de l'Angola, demandant le départ du président Dos Santos, au pouvoir depuis 1979.

Le procès devait initialement durer cinq jours, mais plusieurs accusés n'ont toujours pas été entendus.

Tous les accusés nient avoir voulu entreprendre un coup d'Etat et affirment mener "une lutte pacifique".

Ils risquent entre trois et 12 ans de prison.

Avec AFP