Angola : HWR dénonce la persécution de deux militants cabindais

Cabinda

Human Rights Watch demande au gouvernement angolais d’abandonner les poursuites judiciaires contre deux militants des droits de l'homme dans l'enclave de Cabinda, arrêtés le 14 mars dernier, et dont l'un est toujours en détention.

"José Marcos Mavungo doit être libéré immédiatement afin de recevoir des soins médicaux", a déclaré Leslie Lefkow, directrice adjointe Afrique de l'organisation.

Mme Lefkow seplaint que M. Mavungo a été privé d'un accès régulier à son médecin alors qu’il souffre de problèmes cardiaques.

"Le secrétaire d'État aux droits de l'homme, Antonio Bento Bembe, a affirmé lundi, lors d'une rencontre, que cette détention était illégale. Alors pourquoi mon mari est-il toujours en prison?", a déclaré à l'AFP Adolfina Mavungo, l'épouse de l'activiste et mère de sept enfants.

José Marcos Mavungo est membre de l'association Mpalabanda, interdite par les autorités angolaises et dont le nom signifie "arbre résistant au feu".

Il a été arrêté en même temps que l'avocat Arão Bula Tempo dans l'enclave de Cabinda le 14 mars alors qu'ils tentaient d'organiser une manifestation contre la mauvaise gouvernance et pour la défense des libertés.

Le juriste, président de l'ordre provincial des avocats, a été libéré le 13 mai mais pas M. Mavungo, détenu depuis plus de trois mois. Les deux hommes sont poursuivis pour crime contre la sécurité de l'État, ce qui permet aux autorités, selon HRW, d'étendre la détention provisoire à 90 jours.

L'enclave de Cabinda, riche en pétrole, est minée par des revendications séparatistes depuis son intégration par l'Angola au moment de l'indépendance en 1975.

Malgré un accord de paix signé en 2006 avec l'une des branches du Front de libération de l'enclave de Cabinda (Flec), les séparatistes continuent leur action. Le gouvernement angolais maintient sa présence militaire dans l'enclave et des associations y dénoncent régulièrement des cas de torture et de violation des droits de l'Homme.

Avec AFP