L'armée russe a annoncé vendredi 15 janvier le lancement d'"opérations humanitaires" en Syrie pour apporter de l'aide aux civils vivant dans des localités auparavant contrôlées par le groupe État islamique (EI) et reprises par les forces loyales au président Bachar al-Assad.
"217 localités ont été reprises à l'État islamique" par les forces syriennes, a indiqué le général Sergueï Roudskoï, chef des opérations au sein de l'état-major de l'armée russe, lors d'une réunion retransmise à la télévision.
"La population revient progressivement dans ces villes", c'est pourquoi "une nouvelle mission des forces aériennes russes en Syrie va consister à conduire des opérations humanitaires", a-t-il ajouté.
"En général, l'assistance humanitaire est dirigée vers les zones contrôlées par les rebelles, où une grande partie de celle-ci tombe dans les mains des extrémistes", a-t-il poursuivi pour expliquer cette décision, assurant que des "convois humanitaires" avaient servi à plusieurs reprises de prétexte pour convoyer des armes ou des munitions.
Le général Roudskoï n'a pas précisé la nature de l'aide humanitaire qui serait apportée aux civils syriens, ni comment ces opérations humanitaires seraient organisées, mais il a indiqué que la localité de Deir Ezzor (est) était la première ville concernée.
"La plus grande partie de l'aide est actuellement envoyée à Deir Ezzor qui est depuis longtemps assiégée par les terroristes de l'EI", a-t-il noté.
Un avion de transport militaire Il-76 de l'armée syrienne y a délivré 22 tonnes d'aide humanitaire, avec un soutien logistique russe, qui sera distribuée "avec l'aide des autorités locales", a ajouté le général Roudskoï.
"Nous n'allons pas arrêter et nous donnerons au peuple syrien toute l'assistance possible quand viendra le temps de la libération du pays des extrémistes et la reconstruction d'une vie pacifique", a-t-il assuré.
Plus tôt dans la journée, un texte officiel publié par la Russie a précisé que le déploiement du contingent militaire russe en Syrie ne prévoyait pas de limite dans le temps.
Après plus de trois mois et demi de raids intensifs, l'armée russe revendique la destruction de milliers de cibles "terroristes" et a permis aux forces du régime syrien de reprendre l'initiative face à des insurgés accablés par la puissance de feu considérable de l'aviation russe.
Fin décembre, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), avait affirmé que les frappes russes avaient fait en trois mois 2.371 morts, dont près d'un tiers de civils.
Le ministère russe de la Défense avait à plusieurs reprises qualifié d'"infondées" et d'"absurdes" de telles accusations.
Avec AFP