"Le 21 octobre à Ngara (Tanzanie), quatre cadres des FPB, dont les (numéros) 1 et 2, Jérémie Ntiranyibagira et Edward Nshimirimana, ont été arrêtés par les forces de l'ordre de Tanzanie et du Burundi", indique ce communiqué authentifié par plusieurs cadres des FPB, le nouveau nom des Forces républicaines du Burundi (Forebu).
Ils "ont été irrégulièrement extradés le 22 octobre vers le Burundi, où leurs vies sont en danger", poursuit le communiqué, sans donner de détails sur les circonstances de ces arrestations.
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Aucune source officielle tanzanienne ou burundaise n'a dans l'immédiat pu être jointe pour confirmer l'information. Mais Ikiriho, un site d'information proche du pouvoir burundais, a nié qu'il y ait eu extradition.
"Jusqu'à maintenant, cette information est fausse. Il n'y a aucun échange de captifs militaires entre Tanzanie et Burundi", a affirmé dimanche soir le site sur son compte Twitter, en disant citer des "officiels".
Les ex-Forebu sont essentiellement composées de soldats et policiers qui ont déserté les corps de défense du Burundi depuis le début, en avril 2015, de la crise politique dans ce pays d'Afrique des Grands Lacs.
La rébellion avait annoncé fin août qu'elle prenait désormais le nom de FPB et passait sous les ordres du général Jérémie Ntiranyibagira. Le colonel Edouard Nshimirimana, qui avait annoncé la création des Forebu le 23 décembre 2015, était devenu son adjoint.
"Les deux responsables se sont fait piéger en Tanzanie où ils s'étaient rendus en mission", a réagi sous couvert d'anonymat un cadre rebelle burundais, encore "sous le coup d'un choc terrible".
"Nous pensons que les autorités burundaises cachent pour le moment qu'ils ont été immédiatement envoyés au Burundi, pour pouvoir les torturer afin de recueillir des informations sur notre mouvement", a-t-il ajouté.
Les Forebu avaient été créées quelques mois après le début de la crise provoquée par la candidature fin avril 2015 du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, que l'opposition, la société civile et une partie de son camp jugeaient contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha, qui avait mis fin à la guerre civile (1993-2006).
M. Nkurunziza a été réélu en juillet 2015. Les violences qui ont accompagné cette crise ont depuis fait de 500 à 2.000 morts, selon les sources (ONU et ONG), des centaines de cas de disparition forcée et de torture, et ont poussé à l'exil plus de 400.000 Burundais.
Selon le dernier rapport des experts indépendants de l'ONU sur la République démocratique du Congo (RDC), pays frontalier, les FPB sont désormais le groupe rebelle burundais le plus important en nombre. Il comprend entre 300 et 500 combattants, basés au Sud-Kivu, dans l'est de la RDC.
Avec AFP