Arrestation des opposants tchadiens de Wakit Tamma

Dr Sitack Yombatina Béni, juriste et enseignant-chercheur au Tchad, le 17 août 2021. C'est l'un des leaders de Wakit-Tamma arrêtés. (VOA/André Kodmadjingar).

Les leaders de la plateforme politique tchadienne Wakit Tamma ont été arrêtés et sont gardés à vue dans les locaux de la Coordination de Police Judiciaire, indique la Convention Tchadienne de Défense des Droits de l'homme (CTDDH) dans un communiqué rendu public ce lundi 11 octobre.

Les porte-paroles de la plate-forme Wakit Tamma, Barka Michel, Dr Sitack Yombatina Béni et Marting Félix Kodjiga ont été auditionnés par la police judiciaire puis gardés à vue dans cette structure. Une situation qui fait suite à une plainte du ministère de la Sécurité publique et de l’Immigration.

Il leur est reproché l'infraction de trouble à l'ordre public et destruction des biens publics.

Tchad Infos indique que des sources au sein de la coordination des actions citoyennes affirment qu’ils seront présentés au procureur ce mardi 12 octobre.

Quant aux avocats Me Max Loalngar et Me Koudé Mbainaissem, qui sont également poursuivis, ils sont convoqués devant le Conseil de l’ordre des avocats du fait de leur statut.

La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l'homme ( CTDDH) estime que la marche du 9 octobre 2021 organisée par Wakit-Tamma et qui avait été étouffée dans l'œuf par la police ne pouvait pas logiquement entraîner des troubles à l'ordre public du fait qu'elle n'a pas eu lieu, selon les propres termes du gouvernement.

La CTDDH exige la libération immédiate et sans conditions des personnes arrêtées, jugeant leur arrestation arbitraire.

Dans un communiqué datant du 10 octobre, Wakit Tamma dénonçait déjà la répression des manifestations du samedi.

“Nul n’est besoin de constater que le CMT s’inscrit résolument dans la posture d’une dictature implacable, avec le dessein inavoué de préserver un pouvoir illégitime au détriment de l’intérêt général du peuple tchadien”, avait écrit la plateforme, en faisant référence au Conseil militaire de transition, le directoire de la junte.