Arrestation du commandant guinéen Aly Camara, selon un proche

La Guinée est dirigée depuis le putsch par le colonel Mamady Doumbouya (au centre), chef des forces spéciales qui avaient pris d'assaut le palais présidentiel.

Un officier des forces spéciales guinéennes, soupçonné d'avoir joué un rôle de premier plan dans le coup d'Etat de 2021, a été arrêté dans la nuit de lundi à mardi dans le sud-ouest du pays pour des raisons inconnues, ont indiqué des proches mercredi.

Le commandant Aly Camara avait déjà été arrêté pour vol avec cinq autres soldats en novembre quelques semaines après le putsch du 5 septembre au cours duquel les forces spéciales avaient renversé le président Alpha Condé, qui était au pouvoir depuis décembre 2010.

Ils avaient été relâchés en avril. Ils étaient accusés d'avoir profité du coup de force pour voler au palais présidentiel, avait rapporté la presse. Ils avaient été mutés à Guéckédou aux confins de la Sierra Leone et du Liberia, selon la presse. Cette dernière décrit le commandant Aly Camara comme un acteur primordial du putsch.

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L’officier a été "arrêté par des gendarmes alors qu’il était sorti acheter des médicaments, et ensuite embarqué manu militari vers une destination inconnue", a dit à un correspondant de l'AFP un proche s'exprimant sous le couvert de l'anonymat compte tenu de la sensibilité de l'affaire. "Ils l’ont brutalisé pour le faire monter dans le véhicule sans chaussures", a-t-il dit. Un autre proche a dit avoir essayé en vain d'obtenir de ses nouvelles. Les autorités n'ont rien dit sur son arrestation.

La Guinée est dirigée depuis le putsch par le colonel Mamady Doumbouya, chef des forces spéciales qui avaient pris d'assaut le palais présidentiel. La junte a été d'abord favorablement accueillie par une population exaspérée par la répression, la pauvreté et la corruption. Mais elle est confrontée à une grogne grandissante des partis et de la société civile face à ce que ces derniers perçoivent comme un exercice solitaire et autoritaire du pouvoir.

Le chef d'état-major des armés, le colonel Sadiba Koulibaly, a indiqué lundi dans un communiqué que "tout militaire appréhendé en déplacement hors de son unité sans autorisation sera immédiatement interpellé" et remis aux gendarmes. Cette disposition s'inscrit "dans le cadre de la prise en mains des effectifs", dit le communiqué.

Le même colonel avait ordonné fin février que tous les militaires, de terre, de mer et de l'air, soient consignés dans leur garnison.