Selon la police sicilienne, l'homme a été sauvé d'une tentative de lynchage de la part de migrants qui l'ont identifié comme leur bourreau dans un camp de transit fermé de Libye.
Le jeune Ghanéen, arrêté le 14 mars une dizaine de jours après son arrivée, est soupçonné d'actes de traite d'êtres humains, de séquestration, de violence sexuelle, d'homicide aggravé, perpétrés avec d'autres trafiquants de migrants.
Des migrants ont décrit aux autorités italiennes des actes de torture subis en Libye lorsqu'ils téléphonaient à des proches restés au pays, à qui les bourreaux essayaient ensuite de soustraire de l'argent en échange d'un arrêt des violences.
"Chaque fois que je devais téléphoner à la maison, il me ligotait et me faisait allonger par terre avec les pieds en l'air. Ainsi immobilisé, il me frappait de manière répétée et violente avec un tube en caoutchouc sur toutes les parties du corps et en particulier sur la plante des pieds, jusqu'à ce que je sois quasiment dans l'impossibilité de marcher", a raconté un migrant
"Il collait souvent des électrodes à ma langue pour me faire subir des décharges électriques", selon un autre témoignage rapporté par la police, tandis qu'une autre victime a évoqué des brûlures subies avec de l'eau bouillante.
En janvier, un Somalien de 22 ans, également reconnu par des victimes à Milan, avait été poursuivi pour meurtres, tortures et extorsions dans un camp en Libye.
Six ans après la chute de Mouammar Kadhafi, la Libye déchirée par les luttes de pouvoir et les violences, est devenue un carrefour de l'immigration clandestine vers l'Italie et l'Europe.
Avec AFP