Arrivée d'un premier contingent de soldats régionaux au Soudan du Sud

Les Casques bleus rwandais arrivent à Juba, au Soudan du Sud, le 8 août 2017.

Le premier contingent d'une force régionale a fini par arriver au Soudan du Sud, un pays déchiré par la guerre civile, près d'un an après que le Conseil de sécurité a décidé son déploiement, a annoncé mardi la mission locale de l'ONU (Minuss).

Quelque 150 soldats rwandais ont gagné Juba le weekend dernier, ainsi qu'une équipe de militaires népalais et une compagnie du génie du Bangladesh qui vont apporter un soutien technique aux soldats de Kigali, a précisé David Shearer, chef de la Minuss.

Le Conseil de sécurité avait décidé il y a un an l'envoi d'une force régionale de protection (RPF) de 4.000 hommes.

La décision avait été prise deux mois après de violents combats dans la capitale, Juba, qui avaient fait des centaines de morts et provoqué l'effondrement de l'accord de paix conclu entre le gouvernement du président Salva Kiir et la rébellion dirigée par son rival, l'ex vice-président Riek Machar. Mais des problèmes administratifs et autres ont retardé l'arrivée des soldats.

"Cela va permettre l'augmentation des patrouilles le long des routes là où il y a des attaques de convois civils", a ajouté M. Shearer à la presse. "Cela va nous permettre, comme je l'ai déjà dit, d'aider à la protection des civils et de construire une paix durable au Soudan du Sud", a-t-il assuré, ajoutant que d'autres soldats du Rwanda, ainsi qu'un contingent éthiopien étaient ensuite attendus.

La mission de l'ONU dispose déjà de quelque 12.000 hommes au Soudan du Sud mais le Conseil de sécurité avait autorisé la création de la force régionale après les reproches faits aux troupes internationales de ne pas avoir su protéger la population civile pendant les violences de juillet 2016.

Le mandat du Conseil de sécurité prévoit que la force régionale assurera la sécurité de l'aéroport de Juba et "réagira rapidement et efficacement contre tout acteur de ce qui s'avérerait être des préparatifs ou le lancement d'attaques".

Le chef de la Minuss a imputé le retard du déploiement à des "obstacles bureaucratiques", disant qu'il aurait préféré que "cela ait été plus rapide".

La guerre civile au Soudan du Sud a fait des dizaines de milliers de morts et plus de trois millions de déplacés en trois ans et demi. Le conflit a été amorcé par des combats le 15 décembre 2013 entre des unités rivales de l'armée, minée par des antagonismes politico-ethniques alimentés par la rivalité entre MM. Kiir et Machar, aujourd'hui réfugié en Afrique du Sud.

Avec AFP