Assad qualifie de "traîtres" les milices kurdes soutenues par Washington

Bachar al-Assad s'exprime à Damas le 20 aout 2017

Le président syrien Bachar al-Assad a qualifié de "traîtres" les milices kurdes soutenues par les Etats-Unis, l'attaque la plus virulente lancée par le régime contre ces groupes considérés comme la colonne vertébrale de la lutte antijihadistes en Syrie.

Ces groupes kurdes ont réussi à chasser le groupe jihadiste Etat islamique (EI) de plusieurs villes de Syrie avec l'aide de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. Leurs opérations ont été menées sans coordination avec le régime Assad.

"Lorsqu'on parle de ceux qu'on appelle 'les Kurdes', ce ne sont pas juste des Kurdes. Tous ceux qui travaillent pour le compte d'un pays étranger, notamment sous commandement américain sont des traîtres", a dit M. Assad dont les propos ont été diffusés par la présidence sur les réseaux sociaux.

"C'est notre évaluation de ces groupes qui travaillent pour le compte des Américains", a ajouté le président syrien qui s'exprimait devant des médias russes et officiels syriens.

Estimés à 15% de la population, opprimés pendant des décennies sous le régime du clan Assad, les Kurdes ont, au début de la guerre déclenchée en 2011, adopté une position de "neutralité" envers le pouvoir et la rébellion, avant de bénéficier du chaos pour établir une autonomie de facto dans les territoires qu'ils contrôlent dans le nord et le nord-est du pays.

En 2016, ils ont proclamé une "région fédérale" et organisent désormais des élections locales. Ils ont introduit la langue kurde longtemps bannie dans les écoles et ont créé leurs propres forces de sécurité et surtout leur propre milice, les Unités de protection du peuple kurde (YPG).

Considérées comme un groupe "terroriste" par la Turquie voisine, les YPG ont pourtant été la colonne vertébrale de la lutte contre l'EI avec l'aide des Etats-Unis.

Des responsables et habitants kurdes ont exprimé récemment leurs inquiétudes quant à une offensive de la Turquie voisine contre eux.

Avec AFP