Assassinat d'un célèbre député du parti présidentiel en Ouganda

Un officier de la police ougandaise monte la garde sur une rue au centre-ville de Kampala, en Ouganda, 20 février 2011.

Le député ougandais Ibrahim Abiriga, figure connue du grand public qui avait milité en faveur d'une loi controversée supprimant la limite d'âge pour devenir président, a été assassiné vendredi avec son garde du corps par des "assaillants inconnus", a annoncé la police.

Renommé pour ses vêtements et sa voiture Volkswagen Beetle jaunes vifs, en hommage à la couleur du parti présidentiel, le Mouvement de résistance nationale (NRM), le député "a été assassiné ce soir près de sa demeure à Kawanda", au nord de la capitale Kampala, a tweeté le chef de la police ougandaise, Okoth Ochola.

Ce dernier n'a pas précisé les circonstances de l'assassinat, commis par des "assaillants inconnus".

Le président ougandais Yoweri Museveni a immédiatement réagi à l'annonce, évoquant un "meurtre insensé" et souhaitant à M. Abiriga que son "âme repose en paix". "J'ai donné comme instruction aux agences de sécurité de trouver très vite ces tueurs", a-t-il déclaré sur Twitter.

Député d'une circonscription du nord-ouest du pays, proches des frontières congolaise et sud-soudanaise, M. Abiriga avait été un des plus fervents défenseurs de la réforme adoptée en décembre 2017 et supprimant la limite d'âge de 75 ans pour devenir président.

Cette réforme constitutionnelle controversée, réintroduit une limite au nombre de mandats présidentiels, qui avait été supprimée en 2005.

Mais cette limite, fixée à deux mandats de cinq ans, n'entrera en vigueur qu'après la prochaine élection, ce qui pourrait permettre à M. Museveni, 73 ans et au pouvoir depuis 1986, de se présenter à nouveau à deux reprises.

Ce meurtre n'est pas le premier d'un haut responsable en Ouganda.

>> Lire aussi : Trois jours de deuil national après un accident de la route meurtrier en Ouganda

En mars 2017, le porte-parole de la police ougandaise Andrew Kaweesi avait été abattu devant son domicile à Kampala à bord de son véhicule, avec deux autres policiers, par des hommes lourdement armés installés à l'arrière de deux motos et qui avaient criblé de balles son véhicule.

En mars 2015, Joan Kagezi, directrice adjointe du ministère public ougandais en charge du dossier sur le double attentat jihadiste qui avait fait 76 morts à Kampala en 2010, avait été abattue par des hommes à moto alors qu'elle rentrait à son domicile.

Avec AFP