Cent soixante-treize personnes ont été tuées depuis le début du mouvement de protestation. C’est en tout cas le chiffre annoncé par l’organisation américaine Human Rights Watch.
Le bilan pourrait même être plus lourd. Des sources hospitalières parlent en effet d’au moins 200 morts et de plusieurs centaines de blessés.
C’est à Benghazi, la deuxième plus grande ville de Libye que la plupart des manifestations ont lieu. Des témoins disent que les forces de l’ordre y ont ouvert le feu durant les funérailles d’un manifestant tué la veille, samedi.
D’après des media arabes, 15 protestataires ont été tués ce jour là, au cours de fusillades. Une répression qualifiée de« massacre » par certains habitants de la ville.
Des tireurs embusqués, ont également ouvert le feu lorsque des personnes endeuillées ont tenté de prendre un bâtiment militaire d’assaut.
Pour la première fois, des manifestants défient le leader Libyen, Mouammar Khadafi, au pouvoir depuis plus de quatre décennies.
De leur cote, les partisans du pouvoir en place ont organise de petits rassemblements a Tripoli, la capitale.
Catherine Ashton, cheffe de la diplomatie de l'Union Europeenne, demande aux autorités de mettre fin aux violences contre les manifestants.
Le département d’Etat américain avertit que d’autres manifestations et incidents violents pourraient intervenir dans les jours à venir dans l’Est de la Libye. Il recommande donc aux ressortissants des Etats Unis de ne pas se rendre dans cette région.
Sur place les sources indépendantes sont rares puisque le gouvernement empêche les journalistes locaux et internationaux de couvrir cette contestation. De même, internet a été coupé afin d’empêcher l’opposition d’avoir accès a un outil majeur de la mobilisation.
Mouammar Khadafi a essayé de désamorcer le mouvement en doublant les salaires des fonctionnaires et en libérant 110 personnes soupçonnées d’être des militants islamistes.
Rappelons qu’il s’est emparé du pouvoir en 1969 par un coup d’Etat.
Le culte de la personnalité, les réseaux familiaux et les alliances de pouvoir sont au cœur de son régime.