"Je demande à mon frère de s'exprimer", a déclaré au micro de RTL Mohamed Abdeslam.
"Lors de mes visites en Belgique, j'ai vraiment eu un Salah Abdeslam qui était prêt à s'exprimer. (...) Quelques mois après, c'est une autre personne que j'ai en face de moi, j'ai effectivement pu constater que Salah était plus en retrait, qu'il était plus renfermé sur lui-même", a-t-il ajouté.
Salah Abdeslam, Français de Belgique de 27 ans, a été selon les enquêteurs au cœur des préparatifs des attentats les plus meurtriers jamais commis en France, qui ont fait 130 morts. Après quatre mois de cavale à Bruxelles, il a été arrêté le 18 mars avant d'être remis le 27 avril à la justice française, qui l'a mis en examen notamment pour assassinats terroristes.
Il est l'unique membre encore vivant des commandos djihadistes du 13 novembre.
Convaincus que Salah Abdeslam, placé à l'isolement et surveillé 24h/24 par vidéo dans la prison de Fleury-Mérogis, en banlieue parisienne, ne collaborera pas avec la justice et "appliquera le droit au silence" jusqu'au bout, ses avocats ont annoncé la semaine dernière qu'ils renonçaient à le défendre.
"Cette incarcération, toutes ces conditions qui sont extrêmement difficiles de détention, le renferment sur lui-même et j'ai parfois même l'impression qu'il est quelque part encore plus radicalisé que déradicalisé", a affirmé Mohamed Abdeslam au sujet de son frère, en confiant lui rendre visite tous les trois mois.
Il a expliqué attendre "beaucoup" du procès, mais "si c'est pour avoir un Salah Abdeslam derrière un box où il ne s'exprime pas, ce sera une déception pour nous tous".
L'autre frère de Mohamed et Salah, Brahim, s'était fait exploser dans un café parisien le soir du 13 novembre.
Avec AFP