Attentats de Paris : les Etats-Unis lancent des sanctions contre Salah Abdeslam

Salah Abdeslam

Les Etats-Unis ont qualifié mardi Salah Abdeslam, suspect-clé des attentats du 13 novembre à Paris, de "terroriste international", ce qui entraîne des sanctions à son encontre selon la loi américaine.

Cette décision, annoncée par le département d'Etat, va permettre le gel des éventuels avoirs de Salah Abdeslam sous juridiction américaine, et il est dorénavant interdit à tout citoyen ou toute entité américaine de faire des affaires avec lui.

"Le citoyen français né en Belgique Salah Abdeslam est un membre opérationnel du groupe Etat islamique en Irak et au Levant", a indiqué le département d'Etat.

Le département du Trésor et le bureau qui contrôle les avoirs étrangers ont également confirmé avoir ajouté le nom de Salah Abdeslam à leurs listes des ressortissants étrangers soumis à des sanctions.

Français de Belgique âgé de 26 ans, le jeune homme, petit caïd radicalisé qui a grandi dans la commune bruxelloise de Molenbeek, semble être au coeur du réseau du groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui a semé la mort à Paris (130 morts, plusieurs centaines de blessés) en novembre dernier puis à Bruxelles où 32 personnes sont mortes le 22 mars.

Il a été arrêté le 18 mars à Bruxelles et devrait être prochainement extradé vers la France. Il est soupçonné d'être le dernier membre survivant des commandos jihadistes de Paris et Saint-Denis le 13 novembre.

"Des témoins ont identifié Abdeslam comme étant le conducteur d'une voiture pleine d'hommes armés qui ont tué des clients dans plusieurs restaurants à Paris", reprend le communiqué des autorités américaines.

Les enquêteurs français de leur côté ne lui attribuent pas ce rôle de chauffeur des tireurs qui ont ouvert le feu sur les terrasses de bars et restaurants. Selon eux il a convoyé ce soir-là les kamikazes vers le Stade de France, en banlieue parisienne. Lui-même, dans ses premières déclarations après plus de quatre mois de cavale, a minimisé son rôle. Il a aussi raconté qu'il "voulait se faire exploser au Stade de France" avant de faire "machine arrière", selon le procureur de Paris, François Molins.

"Les enquêteurs ont retrouvé son ADN à la fois sur une ceinture d'explosifs inutilisée, et avec des traces d'explosifs dans son appartement bruxellois. Abdeslam a dit après son arrestation qu'il voulait se faire exploser devant le stade de football de Paris (le Stade de France à Saint-Denis, Ndlr), mais il a renoncé", ajoute le département d'Etat.

Quatre jours après son arrestation, Bruxelles a à son tour été touchée par des attentats à son aéroport et dans son métro. Les suspects de ces attentats auraient également des liens avec Salah Abdeslam et la cellule terroriste qui a perpétré les attentats de Paris.

Salah Abdeslam aurait nié toute implication dans les attaques du 22 mars à Bruxelles dont il a été mis au courant "car il a la télé dans sa cellule".

Avec AFP