Le drame est intervenu dans la nuit de lundi à mardi, a indiqué une source locale. La cause: l'effondrement du toit de cette "baleinière" encombré de marchandises, d'après un survivant.
"Mardi, nous avons retiré vingt-sept corps des eaux de la rivière Mongala, après le naufrage, la nuit, de la baleinière HB Espoir", a déclaré mercredi à l'AFP Alpha Belo-Ngwata, un responsable territorial dans la province de Mongala (nord-ouest).
"Ces corps sont gardés dans la morgue de Binga, mais d'autres corps sont encore sous les eaux. Les secours tentent de les retirer", a-t-il poursuivi, sans en préciser le nombre.
"Il y avait une trentaine de rescapés et une trentaine de corps. La plupart des passagers étaient des commerçants et des élèves", a témoigné à l'AFP Junior Mozobo, l'un des rescapés.
La surcharge, l'état défectueux de l'embarcation et la navigation nocturne ont provoqué cet accident, a-t-il expliqué. Vers 23h00, la toiture du bateau sur laquelle plusieurs tonnes de marchandises étaient placées a cédé. Elle est tombée sur des passagers qui dormaient, selon lui.
Lire aussi : 35 pêcheurs congolais condamnés à de la prison en Ouganda"En quelques minutes, la baleinière a coulé. Tout s'était passé très vite, j'ai eu la chance de ne pas me retrouver sous cette toiture", a-t-il encore expliqué.
Les baleinières sont des péniches ou des grosses pirogues motorisées de 15 à 30 mètres de long sur 2 à 6 mètres de large, pouvant transporter jusqu'à 140 tonnes de marchandises et des dizaines de passagers.
"Le ministre des Transport a imposé des restrictions strictes: toutes les embarcations dépourvues de lumières réglementaires, comme cette baleinière qui a fait naufrage, ne sont pas autorisées à naviguer la nuit", a expliqué à l'AFP un conseiller du ministre des Transports, José Makila.
Le propriétaire de l'embarcation est en fuite, comme souvent en cas d'accident sur les rivières et cours d'eau en RDC, a indiqué le responsable local.
Lire aussi : Au moins 12 morts dans un accident de circulation près de KinshasaLa rivière Mongala est un affluent qui se jette dans le fleuve Congo à hauteur de la ville de Lisala, située à 1.500 km de Kinshasa.
L'opérateur public, la société commerciale des transports et des ports (SCTP), l'un des fleurons de la colonisation belge, ne dispose plus d'une flotte suffisante pour desservir le fleuve Congo et ses nombreux affluents et le secteur du transport fluvial est pris d'assaut par des entreprises privées en RDC, un immense territoire dépourvu d'infrastructures routières ou ferroviaire pour le transport des passagers et des marchandises à des couts abordables.
Dans la majorité des cas, ces opérateurs se soucient très peu de la réglementation en matière de tonnage et des normes de sécurité.
Les naufrages sont fréquents en RDC, tant sur les lacs que sur les fleuves. Les accidents se soldent souvent par des bilans très lourds en raison de la surcharge et de la vétusté des embarcations, de l'absence de gilets de sauvetage à bord et du fait que beaucoup de gens ne savent pas nager.
En mai, 50 personnes sont mortes dans le naufrage d'une embarcation sur une autre rivière dans le nord-ouest.
Avec AFP