Au moins trente personnes ont été tuées dans la nuit de lundi à mardi dans plusieurs villages de l'Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo en proie à une reprise des violences depuis décembre, selon des sources de cette région.
Des villages du territoire de Djugu ont été la cible d'"une attaque, (...) on a compté 30 morts. Il y a certainement d'autres corps dans la brousse. Les recherches se poursuivent", a déclaré à l'AFP un responsable administratif de l'Ituri, sous couvert d'anonymat. D'autres sources locales avancent un bilan plus élevé.
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"Dans le village de Djo [les assaillants] ont tué 10 personnes, à Gbi il y a 10 morts et à Takpa 19 personnes abattues. Ce qui fait au total 39 morts", a déclaré pour sa part à l'AFP Willy Pilo Mulindro, chef de la localité de Bahema-nord.
La Radio onusienne Okapi donne un bilan de 41 morts dans ces nouvelles attaques.
Selon le responsable administratif, l'attaque a eu lieu juste après le départ du ministre de l'Intérieur Henri Mova dans la région.
"Le vice-Premier ministre (ndr: ministre de l'Intérieur) est sur le terrain mais pendant qu'il est là, on continue à tuer", s'est indigné le député Grégoire Lusenge, porte-parole du groupe des parlementaires de l'Ituri, qui reprend le chiffre de 200.000 déplacés du fait des récentes violences.
L'armée congolaise avance une autre version. "A Djo il n'y a pas eu massacre. Il s'agissait d'un groupe de voleurs venus investir le village déjà abandonné par la population. Nos forces les ont pourchassé et actuellement la situation est sous contrôle de l'armée", a dit lieutenant Jules Ngongo, porte-parole militaire de la 32e région militaire basée en Ituri, interrogé par l'AFP.
Depuis décembre, plus de 130 personnes ont été tuées depuis la reprise des violences, selon des sources.
Un conflit communautaire entre Hema et Lendu entre 1999 et 2003 avaient provoqué des dizaines de milliers de morts jusqu'à l'intervention d'une force européenne Artémis.
Les dernières violences "sont assez différentes de celles du conflit qui oppose les ethnies Hema et Lendu depuis plusieurs décennies. Les causes peuvent être multiples et sont encore à élucider, car non clairement exprimées", a avancé lundi la Communauté iturienne de Kinshasa (CIK) qui affirme regrouper des membres de toutes les communautés.
Avec AFP