Deux militaires congolais et quatre miliciens ont été tués samedi lors de combats entre l'armée et une milice dans une cité du territoire de Lubero dans la province troublée du Nord-Kivu (est), selon l'armée.
"L'attaque de notre position de Kaseghe à 05h30 (03h30 GMT) par les Maï-Maï a causé la mort de deux militaires des FARDC (Forces armées de la RDC), quatre miliciens et une épouse de militaire a été blessée", a déclaré à l'AFP le lieutenant Jules Tshikudi, un des porte-parole de l'armée dans la région.
"Nous les avons repoussés mais des combats se poursuivent encore jusqu'à leur dernier retranchement", a ajouté l'officier, sans préciser quel groupe Maï-Maï affrontait l'armée.
"Depuis que les combats ont commencé à l'aube, la population est en fuite. Nous demandons aux autorités de venir au secours de cette population. Plusieurs villages autour de Kaseghe sont occupé par des Maï-Maï. Il n'y aucun militaire dans ces villages", a déclaré à l'AFP Georges Kasongo, président de la société civile de Kaseghe, une ville de 150.000 habitants.
Kaseghe est une cité du territoire de Lubero voisin de Beni où d'autres attaques ont opposé l'armée à un groupe Maï-Maï non identifié, mais qualifié par celui qui prétend être son porte-parole comme le "Mouvement national révolutionnaire" (MNR) opposé au régime du président Joseph Kabila.
Âgé de 46 ans, M. Kabila a succédé à son père en janvier 2001. Élu président en 2006, il a été réélu en 2011, lors d'un scrutin entaché de fraudes massives. Son mandat s'est achevé en décembre et la Constitution lui interdit de se représenter. Son maintien à la tête du pays a aggravé la crise politique que traverse le pays.
Les Maï-Maï sont des groupes "d'autodéfense" constitués sur une base essentiellement ethnique. Pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), nombre de ces groupes ont été armés par le pouvoir pour combattre les envahisseurs ougandais ou rwandais. Certains n'ont jamais désarmé.
L'Est congolais, constellé de groupes armés nationaux et étrangers, est déchiré par plus de vingt ans de conflits armés, alimentés par des différends ethniques et fonciers, la concurrence pour le contrôle des ressources minières de la région et des rivalités entre puissances régionales.
Avec AFP