"Un infirmier du centre médical du village Tundwa (dans la province de Tanganyika) a été atteint par deux flèches empoisonnées et est mort de ses blessures", a déclaré à l'AFP le Dr Henry Kitenge de l'hôpital de référence de Kalemie, capitale de la province de Tanganyika.
"Comment les Pygmées peuvent-ils continuer à tuer les Bantous chaque jour, sans une quelconque réaction des autorités ?", a protesté auprès de l'AFP une dame se présentant comme la soeur du défunt.
Du côté des Pygmées, "un Pygmée a été tué dans les combats d'aujourd'hui et 60 blessés", a affirmé à l'AFP Benjamin Muledi, président de la communauté Twa du Tanganyika.
Les collègues de l'infirmier tué qui tentaient de transporter son corps au bureau du gouverneur de province où se tient depuis mardi à Kalemié un forum de réconciliation entre les bantous (Luba) et les Pygmées (Twa) ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène par la police, a constaté un journaliste de l'AFP.
Une délégation du gouvernement central, conduite par le ministre des Affaires intérieures, est dépêchée à Kalemié depuis mardi en vue de participer avec les autorités provinciales et les représentants de ces deux communautés à un forum de réconciliation.
Depuis décembre 2013, le nord du Katanga (région grande comme l'Espagne, morcelée en 2015 en quatre provinces dont le Tanganyika) est le théâtre de nombreux accrochages meurtriers entre Luba et Twa. Les tensions entre les deux communautés sont antérieures à l'indépendance de la RDC (1960).
La nouvelle flambée de violences entre les deux communautés a repris après une année d'accalmie, à la suite de médiations des autorités locales et de la mission de l'ONU en RDC (Monusco). Fin septembre, à l'issue d'une longue procédure, la justice congolaise avait condamné quatre Bantous à 15 ans de prison pour crimes contre l'humanité, en lien avec ce conflit.
Avec AFP