Ces violences ont éclaté lundi dans le district d'Okpokwu, dans l'Etat de Benue, épicentre des violences entre éleveurs peuls musulmans et agriculteurs chrétiens de l'ethnie tiv.
"Au moment où je vous parle, le nombre de personnes qui ont été tuées est de 24", a déclaré Fatai Owoseni, le commissaire de police local lors d'une conférence de presse. Quatre suspects ont été arrêtés en liaison avec cette affaire.
Le porte-parole de la police de l'Etat de Benue, Moses Yamu, avait fait état mardi de 15 morts et indiqué que ces nouvelles violences étaient survenues lors d'une réunion organisée pour calmer la colère des éleveurs après la mort et la disparition de deux des leurs. "Malheureusement, alors que la réunion de pacification et les recherches se déroulaient, certains éleveurs se sont subrepticement livrés à des violences, (...) principalement des femmes et des enfants".
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Dans un cycle d'attaques et de représailles, plus de 100 personnes ont été tuées depuis début janvier dans l'Etat de Benue et près de 100.000 ont dû fuir leurs foyers, selon l'agence locale de gestion des urgences (Sema).
Dans cet Etat agricole et fertile, les accrochages sont quasi quotidiens, depuis l'interdiction du pâturage libre par une loi entrée en vigueur en novembre.
La transhumance est pourtant une pratique séculaire nécessaire à la survie du bétail des Peuls, qui descendent des zones sahéliennes et parcourent l'ensemble de la "ceinture intérieure" verte du Nigeria, notamment à la fin de la saison sèche.
Le conflit, qui porte en premier lieu sur l'accès aux terres dans ce pays de quelque 190 millions d'habitants, évolue en conflit religieux et ethnique, souvent instrumentalisé à des fins politiques.
Après des mois d'inaction des autorités fédérales, l'armée nigériane a annoncé un déploiement imminent dans plusieurs Etats du centre, dont celui de Benue, pour contenir les violences.
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Avec AFP