L'Or du Zimbabwe (ZiG) est officiellement entré en circulation lundi, après l'annonce vendredi par la Banque centrale que cette nouvelle monnaie remplaçait le dollar zimbabwéen dont la valeur s'est effondrée l'année écoulée, entraînant une inflation galopante.
Avec seulement un week-end pour se préparer, la plupart des banques du pays ont suspendu tous leurs systèmes pour organiser la transition vers le ZiG. Des centaines de personnes ont attendu en vain pendant des heures pour espérer retirer de l'argent ou simplement disposer de leurs fonds. "J'ai passé toute la matinée à attendre que la banque fonctionne à nouveau", a déploré un client auprès de l'AFP. "Mais rien à faire, bloqué. Et aucune idée de quand les systèmes seront à nouveau en état de marche".
Dans une banlieue de Harare, des enfants jouaient dans la rue avec des liasses de dollars zimbabwéens qui du jour au lendemain ont perdu toute valeur. Dans le quartier des affaire du centre de la capitale, des billets étaient abandonnés sur les trottoirs, personne ne prenant la peine de les ramasser.
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Samedi, la Banque centrale a déclaré que les nouveaux billets étaient encore en cours d'impression et qu'ils ne seraient disponibles qu'à compter du 30 avril. Dans les transports publics, les passagers voulant payer en dollars zimbabwéens sont restés bloqués, un tarif forfaitaire d'un dollar, soit le double du prix habituel, étant instauré.
"Nous sommes lésés", s'est indigné George Goliati, un passager régulier venant d'une banlieue d'Harare. Certains magasins et vendeurs de rue, à cours de pièces, rendaient la monnaie avec l'équivalent de la somme en biscuits ou bonbons. La monnaie locale a perdu près de 100% de sa valeur par rapport au dollar américain au cours de l'année écoulée. Le gouvernement compte sur le lancement du ZiG pour lutter contre l'hyperinflation et stabiliser l'économie du pays.
Le Zimbabwe est plombé depuis une vingtaine d'années par une profonde crise économique marquée par des pénuries d'argent et de nourriture. Et les quelque 16 millions de Zimbabwéens subissent une pauvreté généralisée et un chômage élevé.