Aux Etats-Unis, le gaz naturel liquéfié souffre de la chute du pétrole

(AP)

Les projets liés au gaz naturel liquéfié aux Etats-Unis pâtissent aussi de l'afflux de nouveaux producteurs sur le marché.

MILAN (Reuters) - L'effondrement des cours du pétrole a fait une première victime dans le secteur de l'exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) aux Etats-Unis avec la mise entre parenthèses d'un projet de terminal au Texas par le groupe Excelerate Energy.

Les exportateurs américains de GNL imaginaient réussir une percée sur les marchés asiatiques avec leur hydrocarbure moins cher que le pétrole, mais ce scénario se fondait sur un cours de pétrole élevé. Or ce dernier a perdu la moitié de sa valeur depuis juin.

En février, quand les cours du GNL et du pétrole évoluaient à des niveaux élevés, Excelerate, une firme basée à Houston, avait déposé une demande d'autorisation pour construire un terminal d'exportation à Lavaca Bay, d'une capacité de huit millions de tonnes par an.

Onze mois plus tard, les documents qu'elle a soumis le 23 décembre à la commission fédérale de régulation de l'énergie aux Etats-Unis soulignent que l'incertitude générée par la chute prononcée des cours du pétrole l'a contrainte à "un réexamen stratégique de la valeur économique du projet" et à le suspendre complètement jusqu'au 1er avril 2015.

"Au regard des récentes conditions internationales de marché, l'entreprise a jugé que, à l'heure actuelle, le projet ne répond plus aux critères financiers nécessaires pour que nous poursuivions l'investissement en capital", a dit un porte-parole d'Excelerate, fondée par George Kaiser, un milliardaire de l'Oklahoma.

Le terminal de Lavaca Bay était censé commencer à exporter du GNL en 2018.

Les projets liés au gaz naturel liquéfié aux Etats-Unis pâtissent aussi de l'afflux de nouveaux producteurs sur le marché. Ce phénomène aggrave l'excès d'offre lié au ralentissement de la demande et à la hausse de production, qui ont entraîné une diminution de moitié des tarifs du GNL en Asie cette année.

Dans ce contexte, de grands consommateurs comme le Japon, la Corée du Sud ou la Chine tentent de renégocier à la baisse leurs contrats d'approvisionnement à long terme en GNL.