Mobilisation à Bruxelles pour contrer Donald Trump sur l'avortement

Sharman Stone, à gauche, du ministère australien des Affaires étrangères, s'entretient avec la ministre afghane des Affaires féminines, Alhaj Delbar Nazari, lors de la conférence, 'She Decides', au Palais Egmont à Bruxelles, le 2 mars 2017.

Les représentants de près de 50 pays participaient à une conférence jeudi à Bruxelles pour réunir des millions d'euros afin de compenser l'interdiction décrétée par le président américain Donald Trump d'allouer des fonds fédéraux aux ONG étrangères soutenant l'avortement.

"Je pense que la décision de l'administration Trump est une mauvaise décision. Et je n'ai vu aucune preuve qui soutienne cette décision", a déclaré le vice-Premier ministre belge et ministre de la Coopération au développement, Alexander De Croo, en ouvrant la conférence des donateurs "She Decides" ("Elle décide").

Annoncée sous la présidence du président républicain Ronald Reagan en 1984, la politique anti-avortement remise en vigueur par Donald Trump prévoit que les fonds fédéraux d'aide internationale ne peuvent être alloués à des ONG étrangères qui pratiquent l'avortement ou militent pour rendre l'avortement légal. Le manque à gagner pour ces ONG est estimé à 600 millions d'euros, selon les Pays-Bas.

A l'ouverture de la conférence, plusieurs pays européens avaient déjà annoncé des contributions pour quelque 51 millions d'euros: 21 pour la Suède et 10 pour la Belgique, le Danemark et les Pays-Bas.

Le montant total des contributions devait être annoncé plus tard dans la journée.

Cette conférence est un "formidable événement" mais il ne doit pas être "isolé". "Nous continuerons (à soutenir) +She Decides+ dans les années à venir", a promis la ministre néerlandaise à la Coopération, Lilianne Ploumen.

"Nous sommes sur une voie positive dans le monde mais, malgré cela, toutes les deux minutes, une femme ou une fille meurt en raison d'une grossesse", a souligné son homologue suédoise, Isabella Lövin.

"Deux millions de filles accouchent avant l'âge de 15 ans. 62 millions de filles ne vont pas à l'école, beaucoup d'entre elles parce qu'elles sont déjà mères ou mariées (...). Ces femmes et ces filles n'ont pas besoin de moins de soutien. Elles ont besoin de plus de soutien", a-t-elle ajouté.

Au lendemain de l'investiture de Donald Trump, des millions de femmes aux Etats-Unis et dans le monde avaient défilé pour dénoncer le programme sur lequel le milliardaire avait été élu et défendre notamment le droit à l'avortement ou les droits civiques.

Avec AFP