Bachar al-Assad affirme que l'attaque chimique est "une fabrication à 100%"

Bachar al-Assad entre dans sa voiture à Damas, le 12 octobre 2012.

Le président Bachar al-Assad a affirmé que l'attaque chimique présumée sur une ville rebelle de Syrie était totalement fabriquée et avait servi de "prétexte" pour justifier les frappes américaines contre son armée, dans un entretien exclusif accordé mercredi à l'AFP à Damas.

"Il s'agit pour nous d'une fabrication à 100%", a déclaré M. Assad dans sa première interview après l'attaque chimique présumée à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idleb (nord-ouest), et les représailles américaines.

"Notre impression est que l'Occident, principalement les Etats-Unis, est complice des terroristes et qu'il a monté toute cette histoire pour servir de prétexte" à l'attaque américaine du 7 avril contre une base aérienne dans le centre du pays, a ajouté M. Assad.

Les Occidentaux ont imputé au régime Assad l'attaque chimique présumée et, en guise de représailles, les Etats-Unis ont mené leurs premières frappes contre une base militaire du régime syrien depuis le début du conflit il y a six ans.

L'attaque chimique présumée, dont les images de personnes saisis de convulsions ont choqué le monde, a causé le 4 avril la mort de 87 civils, dont 31 enfants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Les seules informations dont dispose le monde jusqu'à présent sont celles publiées par la branche d'Al-Qaïda", a affirmé le chef de l'Etat syrien en référence au groupe jihadiste, Fateh al-Cham, qui contrôle la ville de Khan Cheikhoun avec les rebelles.

M. Assad a démenti toute implication dans l'attaque, arguant que son régime ne possédait plus d'armes chimiques depuis 2013.

"Nous ne possédons pas d'armes chimiques(...) Il y a plusieurs années, en 2013, nous avons renoncé à tout notre arsenal (...) Et même si nous possédions de telles armes, nous ne les aurions jamais utilisées", a-t-il dit.

Le président syrien a affirmé qu'il voulait une enquête sur ce qui s'est passé à Khan Cheikhoun, mais à condition qu'elle soit "impartiale".

"Nous allons oeuvrer (avec les Russes) en vue d'une enquête internationale. Mais elle doit être impartiale. Nous ne pouvons permettre une enquête que si, et seulement si, elle est impartiale et en nous assurant que des pays impartiaux y prendront part pour être sûrs qu'elle ne sera pas utilisée à des fins politiques", a-t-il dit.

Avec AFP