"Des efforts supplémentaires doivent être faits pour recadrer les interventions des forces internationales et notamment négocier la mise en place de postes avancés dans tous les quartiers, afin d'assurer la sécurité de proximité aux populations", a-t-elle souligné dans un message radiodiffusé à la nation.
"Nous exhortons les forces internationales à une action vigoureuse afin que Bangui soit sanctuarisée à l'approche d'évènements importants et le pays sécurisé", a-t-elle ajouté en jugeant que les violences avaient pour but de "saborder la visite annoncée du pape François et de porter un coup fatal au processus électoral".
Dans une interview à VOA Afrique, le nouveau ministre de la Sécurité Pierre Chrysostome Sambia explique que le gouvernement centrafricain attend que le Conseil de sécurité allège l’embargo sur les armes en RCA, mais aussi la restitution des armes de l’armée centrafricaine qui sont présentement à la disposition de forces onusiennes.
"Nous sommes limités dans nos moyens", affirme Chrysostome Sambia.
Your browser doesn’t support HTML5
Un référendum constitutionnel et des élections présidentielle et législatives sont prévus d'ici à la fin de l'année en République centrafricaine, où le pape François doit effectuer une visite les 29 et 30 novembre.
Des violences intercommunautaires avaient fait 61 morts et plus de 300 blessés fin septembre à Bangui avant que les forces internationales - l'onusienne Misca et la française Sangaris - ne réussissent à rétablir le calme.
Depuis la semaine dernière, ces violences ont repris et fait une demi-douzaine de morts le weekend dernier.
Au moins trois personnes ont été tuées et plus de cent maisons incendiées dimanche à Bangui au cours d'affrontements entre des musulmans et des miliciens chrétiens anti-balaka. Samedi, au moins deux personnes avaient été tuées.
Lundi, les violences ont baissé d'un cran mais des tirs sporadiques étaient entendus autour du PK5, bastion des musulmans de la capitale, assiégé par des miliciens anti-balaka assistés d'éléments des Forces armées centrafricaines (FACA), a constaté un journaliste de l'AFP.
Des habitants critiquaient "l'absence totale des forces nationales et internationales".
Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la rébellion Séléka a plongé l'ex-colonie française dans sa plus grave crise depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014.
Le niveau des violences a baissé depuis mais l'absence de moyens politiques et financiers pour rétablir l'ordre public et améliorer le quotidien des habitants d'un des pays les plus miséreux au monde suscite toujours des affrontements intercommunautaires et une forte criminalité.
Avec AFP