Ils étaient au moins 2 000 sur la place de la Perle à Manama, ce mercredi. La veille, les protestataires, des chiites pour la plupart, y avaient installé des tentes pour passer, pour la première fois, une nuit sur la place. Une scène qui rappelle l’occupation de la place Tahrir au Caire et qui a récemment conduit à la démission du Président Egyptien Hosni Moubarak.
Parmi ces militants, nombreux sont ceux qui ont assiste aux funérailles d’un manifestant. Il a été tué par balle mardi par la police, lors des funérailles d’un autre activiste.
Une grande partie des manifestants rassemblés sur la place de la Perle affirment qu’ils y resteront jusqu'à l’aboutissement de leurs objectifs. Les protestataires réclament plus d’opportunités pour la majorité chiite, qui represente 70% de la population .
Certains se plaignent de discrimination et demandent la démission de la dynastie Sunnite au pouvoir. D’autres exigent la démission immédiate du premier ministre, Sheik Khalifa bin Salman Al Khalifa, qui occupe le poste depuis longtemps. Par ailleurs, ils réclament la libération des prisonniers politiques.
Lors d’une conférence de presse ce mercredi le leader du Wefaq, le principal bloc d’opposition chiite, a appelé a l’élection directe du premier ministre actuellement désigné par le roi. Sheikh Ali Salman a déclaré que les membres de son camp au parlement boycotteront la chambre des députes jusqu’a ce qu’ils obtiennent gain de cause. A noter qu’ils représentent 18 des 40 membres de cette assemblée.
Mardi, le Roi du Barhein, Hamad bin Isa al-Khalifa s’est adressé à la nation. Au cours de cette allocution télévisée, il a présenté ses condoléances pour les deux chiites morts dans les manifestations. Il a également promis de poursuivre les réformes politiques initiées en 2001 par un referendum qui a restauré le parlement.
Le ministre de l’intérieur a assuré que toutes personnes usant de la force contre les manifestants de manière injustifiée, seraient poursuivi en justice.
Précédemment, les autorités avaient offert 2 600$ en cash à toutes les familles, dans une tentative de calmer la foule. La promesse d’un contrôle moins sévère des media a également été faite.
Mais de nombreux Bahreïnis restent en colère. Ils se plaignent de la pauvreté et du chômage. Ils accusent aussi le gouvernement d’accord la citoyenneté à des étrangers sunnites, dans le but de faire pencher la balance démographique dans le sens inverse.