Béchir remplace le chef du puissant service du renseignement

Le président soudanais Omar el-Béchir, au centre-droite, et la Première dame Widad Babiker Omer, à gauche, à Khartoum le 24 décembre 2017.

Le président soudanais Omar el Béchir a désigné dimanche un nouveau chef du puissant service du renseignement, un organe impliqué dans la répression de récentes manifestations antigouvernementales contre la hausse du prix du pain, a rapporté dimanche l'agence Suna.

Par décret, M. Béchir "a nommé" Salah Abdallah Mohamed Saleh a la tête du Service national du renseignement et de la sécurité (NISS), en remplacement de Mohammed Atta, a indiqué Suna, sans autres précisions.

Le nouveau patron du NISS qui a fait des études d'ingénierie connaît bien ce service pour lequel il a travaillé durant différentes périodes depuis le coup d'Etat de 1989 qui avait porté au pouvoir le président Béchir.

Il avait même dirigé le service de renseignement avant de tomber un temps en disgrâce et d'être remplacé en 2009 par M. Atta. Emprisonné sous l'accusation d'avoir planifié de renverser le président soudanais, il avait finalement été gracié.

Selon des observateurs, M. Saleh avait consolidé cet organe pour en faire un puissant outil au service du régime du président Béchir.

Son prédécesseur, Mohammed Atta venait de rentrer cette semaine du Caire où il avait participé au sein d'une délégation de son pays à des entretiens égypto-soudanais portant sur plusieurs domaines, dont la sécurité.

Ce remplacement intervient alors que les agents du NISS et la police ont mené une répression envers de récentes manifestations, dans plusieurs villes, contre la hausse des prix, en particulier du pain.

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Son récent doublement, consécutif à la décision du gouvernement de confier les importations céréalières au secteur privé, a suscité un vif mécontentement dans la population.

Plusieurs dirigeants de l'opposition et militants des droits de l'Homme ont été arrêtés par le NISS. Des journalistes qui couvraient des manifestations ont également été arrêtés, mais la plupart d'entre eux ont depuis été relâchés.

Avec AFP