"Quand l'Afrique réussit, les Etats-Unis réussissent. Le monde entier réussit", a affirmé le président américain dans un discours où il a égrené une série d'investissements des Etats-Unis pour le continent africain.
Les Etats-Unis se refusent à parler d'une compétition avec la Chine sur le continent africain mais ne cachent pas leur volonté de renforcer leurs liens avec les pays d'Afrique, alors qu'ils sont accusés de les avoir délaissés.
"Nous ne pouvons pas résoudre les défis qui nous sont posés sans leadership de l'Afrique. Je n'essaie pas d'être gentil. C'est un fait", a-t-il poursuivi.
"Ce partenariat n'est pas destiné à créer des obligations politiques, à créer de la dépendance, mais à stimuler des succès partagés et à créer de l'opportunité", a-t-il encore affirmé dans ce bref discours d'une quinzaine de minutes.
"Je suis sûr que vous vous dites 'Fais court Biden'", a-t-il d'ailleurs plaisanté en parlant de la demi-finale de la Coupe du monde de football au Qatar opposant la France au Maroc, qui débutait à peu près au même moment. Il a aussi salué la présence du Maroc à ce stade de la compétition, une première pour une nation africaine.
"55 milliards de dollars à l'Afrique d'ici trois ans"
Un sommet au format similaire s'était déroulé en 2014 sous la présidence de Barack Obama. Le président congolais Felix Tshisekedi jugeait ainsi bienvenue la tenue de ce sommet "qui va rapprocher les Etats-Unis de l'Afrique".
"Nous en avions besoin car nous estimons que les Etats-Unis étaient restés pendant très longtemps loin des préoccupations africaines", a-t-il dit mardi soir avant une rencontre avec le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
Et Washington met la main au portefeuille, prêt à consacrer "55 milliards de dollars à l'Afrique d'ici trois ans", dans le domaine de la santé et de la lutte contre le changement climatique notamment, selon la Maison Blanche.
Le président Biden devrait en distiller le détail dans son discours mercredi où il plaidera aussi en faveur d'un rôle accru pour l'Afrique sur la scène internationale avec un siège au Conseil de sécurité de l'ONU et une représentation formelle de l'Union africaine au G20.
Au premier jour du sommet mardi, le ministre américain de Défense Lloyd Austin avait dénoncé le rôle "déstabilisateur" de la Chine - mais aussi de la Russie - en Afrique.
Accès à internet
Mercredi, les entreprises américaines - notamment du secteur de la tech - sont montées au créneau, annonçant des investissements totalisant 2 milliards de dollars en Afrique, où la Chine a largement supplanté les Etats-Unis cette dernière décennie en termes d'investissements.
Cisco et son partenaire Cybastion ont indiqué vouloir investir 858 millions de dollars pour la cybersécurité, à travers une dizaine de contrats en Afrique. Le groupe ABD a lui annoncé consacrer 500 millions, en commençant par la Côte d'Ivoire pour y développer la technologie du "cloud".
Et le géant Microsoft a annoncé un programme visant à faciliter l'accès à internet via satellite pour 10 millions de personnes dans le monde dont la moitié en Afrique, dans le cadre d'efforts visant à combler la fracture numérique persistante entre riches et pauvres.
Ce projet devrait permettre, par exemple, d'apporter un accès à internet pour la première fois à des régions reculées d'Egypte, du Sénégal ou encore de l'Angola, a déclaré à l'AFP le président de Microsoft, Brad Smith. "L'Afrique ne manque pas de talents, mais il y a un manque énorme d'opportunités", a affirmé M. Smith.
Par ailleurs, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a participé à une cérémonie de signature d'un contrat de 504 millions de dollars avec le Bénin et le Niger en association avec le Millennium Challenge Corporation, qui finance des projets dans des pays considérés comme étant sous bonne gouvernance.
Le projet vise à relier le port de Cotonou à la capitale enclavée du Niger, Niamey, ce qui devrait bénéficier, selon Washington, à quelque 1,6 million de personnes. "Ces projets porteront la marque du partenariat de l'Amérique", a relevé M. Blinken.
"Ils seront transparents, de haute qualité et ils seront jugés à l'aune des gens à qui ils doivent servir", a-t-il ajouté dans une allusion voilée à la Chine que les Etats-Unis accusent de manquer de transparence.