Le vice-président américain Joe Biden et le président turc Recep Tayyip Erdogan ont discuté d’une éventuelle transition de pouvoir en Syrie, dans un schéma où l’actuel homme fort de Damas, le président Bachar al-Assad, ne figurerait plus.
M. Biden a déclaré aux journalistes, samedi 22 novembre 2014, que lui et M. Erdogan avaient abordé la question lors d'une réunion de quatre heures plus tôt dans la journée. Les deux hommes ont également parlé de la lutte contre le groupe djihadiste État islamique (EI) qui sévit en Irak et en Syrie.
Au cours de sa visite de trois jours en Turquie, le Vice-président américain tentait de persuader les dirigeants turcs à jouer un rôle plus important dans la lutte internationale contre les combattants de l’EI. Cette organisation terroriste contrôle de larges pans de territoires en Irak et en Syrie.
Par le passé, le Président turc avait insisté sur le fait que, si les États-Unis voulaient de l’aide de son pays, ils devraient se concentrer moins sur le combat contre les extrémistes de l’EI mais plus sur le président syrien Assad, qui, selon lui, doit être contraint à quitter le pouvoir.
Recep Tayyip Erdogan a affirmé ce samedi que la Turquie continuerait à travailler en étroite collaboration avec les États-Unis, avant de qualifier la visite de M. Biden de "très significative."
Le vice-président américain a assuré que Washington poursuivrait son soutien à Ankara pour faire face à la crise humanitaire provoquée par le flux de réfugiés syriens qui, à ce jour, sont au nombre de 1,6 million dans les camps turcs.
La Maison Blanche a annoncé une enveloppe de 135 millions de dollars, allouée à la Turquie et à d'autres pays. Il s’agit d’une aide humanitaire supplémentaire pour prendre en charge les réfugiés fuyant la violence en Syrie.
L’aide est, en majeure partie, destinée au Programme alimentaire mondial (PAM), afin de pourvoir aux besoins alimentaires des réfugiés. Près de 11 millions de dollars des fonds iront au PAM en Turquie.
Biden appelle l’UE à diversifier ses sources d'énergies
Lors de ce séjour en Turquie, le vice-président américain a aussi appelé l'Union européenne (UE) à renforcer son indépendance énergétique par rapport à la Russie.
Pour Joe Biden, l'Europe doit assurer la diversification de ses sources d'énergies, notamment vis-à-vis du gaz et du pétrole russe. C’était lors d'un discours prononcé ce samedi lors du sommet du Conseil de l'Atlantique sur l'énergie et l'économie, à Istanbul.
Le vice-président Biden a attiré l’attention sur la crise ukrainienne, qui, selon lui, a une nouvelle fois prouvé qu’il était temps d'agir pour ne pas permettre que les livraisons d'énergie soient utilisées comme une arme politique.
Mais M. Biden a aussi précisé que Moscou devrait rester un important fournisseur d'énergie sur le continent européen.