L'absence d'un test standard de dépistage du virus, qui peut provoquer des malformations sur les foetus, empêchait jusqu'à présent de mieux comprendre et contrer l'épidémie de ce virus, selon les experts en santé publique.
Ce nouveau test permet de détecter le virus "à des concentrations beaucoup plus faibles qu'auparavant", fait valoir dans son étude le Wyss Institute for Biologically Inspired Engineering de Harvard.
Il a fonctionné sur des singes et pourrait coûter seulement un dollar par patient, selon ces travaux publiés dans le journal Cell.
Ce nouvel outil de diagnostic, qui peut être lyophilisé et stocké pendant un an, montre ses résultats "par un simple changement de couleur, si bien que même un oeil peu entraîné peut facilement savoir si le virus Zika est présent ou non dans l'échantillon", selon les chercheurs.
Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont déjà approuvé deux tests, le Zika MAC-ELISA et le Trioplex Real-Time RT-PCR Assay. Mais ils sont plus compliqués à établir et confondent parfois le Zika avec des virus similaires comme le virus du Nil occidental ou la dengue.
Ce nouveau test pourrait être disponible dans les prochains mois et améliorera les dépistages actuels qui nécessitent des équipements spécialisés disponibles seulement en zones urbaines.
Une autre étude a révélé comment le virus attaquait le cerveau, détruisant ses cellules et provoquant la naissance de bébés avec des petites têtes, une maladie connue sous le nom de microcéphalie.
Publiée dans le journal Cell Stem Cell, ces travaux ont été effectués par des scientifiques de l'école de médecine de l'Université de San Diego.
Ils ont trouvé que le Zika activait dans le cerveau un récepteur immunitaire nommé TLR3. "Nous avons tous un système immunitaire qui lutte spécifiquement contre le virus, mais là le virus retourne ce mécanisme de défense contre nous", explique Tariq Rana, professeur de pédiatrie à cette école de médecine et principal auteur de l'étude.
"En activant les récepteurs TLR3, le virus Zika bloque les gènes qui disent aux cellules souches de se développer dans les diverses parties du cerveau", ajoute-t-il.
"La bonne nouvelle c'est que nous avons des inhibiteurs TLR3 qui peuvent empêcher cela", selon M. Rana. Davantage de recherches seront nécessaires cependant pour voir comment ce dernier mécanisme peut être utilisé pour empêcher les malformations du cerveau.
Avec AFP