Bill Clinton tente de rassembler les démocrates autour d'Hillary

L'ancien président Bill Clinton assiste au discours donné par Bernie Sanders lors de la convention démocrate Philadelphie, Pennsylvanie, le 25 juillet 2016.

L'ancien président américain Bill Clinton tentera mardi de rassembler la famille démocrate autour de sa femme Hillary, candidate à la Maison Blanche confrontée à une fronde qui pourrait la mettre en difficulté.

Fin politique, orateur de talent, même s'il a perdu de son charisme légendaire ces dernières années, l'ancien locataire de la Maison Blanche devra trouver le ton juste pour aider Hillary à assouvir une ambition politique ancienne: devenir la première femme présidente des Etats-Unis.

Au deuxième jour de la convention de Philadelphie, les démocrates, échaudés par deux sondages qui ont vu Donald Trump se hisser à égalité voire légèrement en avance sur leur candidate dans deux sondages, devraient s'employer à panser les plaies.

"Bernie! Bernie!"

La première journée a démarré dans une certaine cacophonie sous l'impulsion de certains des partisans de son rival malheureux des primaires, Bernie Sanders, qui ne veulent se résoudre à la défaite et ont ont fait une démonstration de force, en scandant "Bernie!", "Bernie!".

Ce dernier a clairement opté pour l'unité dans un discours prononcé dans une salle chauffée à bloc par le discours de la première dame, Michelle Obama, qui a enthousiasmé les quelque 5.000 délégués rassemblés à "Philly".

"Si l'on se réfère à ses idées et à son leadership, Hillary Clinton doit devenir la prochaine présidente des Etats-Unis", a déclaré Bernie Sanders.

"Hillary Clinton sera une présidente exceptionnelle et je suis fier d'être à ses côtés ce soir", a-t-il ajouté, énumérant leurs points communs, du salaire minimum au droit à l'avortement et au changement climatique.

Au soir de cette journée mouvementée, Kati Sorensen, déléguée du Massachusetts, plaidait pour un vote utile.

"Oui, j'aurais aimé un Parti démocrate plus à gauche (...) mais nous positionner comme les ennemis du parti ne nous aidera pas à atteindre le moindre de nos objectifs", a-t-elle expliqué à l'AFP. "L'important, c'est que Donald Trump ne s'installe pas à la Maison Blanche".

"Chaos"

Le président du Parti républicain, Reince Priebus, a ironisé sur une journée "qui a sombré dans le chaos" et "qui ressemblait plus à une convention pour Bernie Sanders que pour Hillary Clinton".

"Bernie Sanders s'est vendu à Hillary-la-crapule. Tout ce travail, cette énergie et cet argent, pour rien du tout! Quelle perte de temps !", a réagi, dans un style plus direct sur Twitter, le milliardaire populiste.

Nombre de manifestations de "bernistas", qui dénoncent des primaires inéquitables et s'accrochent à l'idée que leur champion puisse encore être le candidat du parti, sont prévues à "Philly" au cours de la journée.

L'ancienne chef de la diplomatie américaine, qui sera officiellement désignée candidate de son parti mardi, ne prendra la parole que jeudi.

Depuis la fin de la convention républicaine à Cleveland, la stratégie des démocrates consiste à mettre en avant une Amérique porteuse d'espoirs et qui avance, pour mieux marquer le contraste avec la vision sombre mise en avant par le clan Trump.

"Ne laissez personne vous dire que ce pays n'est pas formidable, que quelqu'un doit lui rendre sa grandeur", a lancé Michelle Obama à la tribune.

Bill Clinton pourrait, dans ce registre, apporter sa pierre à l'édifice.

Il y a quatre ans, lors de la précédente convention démocrate, il avait donné un coup de pouce précieux à Barack Obama alors en quête d'un deuxième mandat, galvanisant les foules.

M. Obama avait salué la performance et son sens de la pédagogie, soulignant peu après qu'il rêvait de créer pour l'ex-président un poste de "ministre qui explique les trucs".

Le président américain en exercice, qui a déjà participé à une réunion de campagne commune avec la candidate, devait s'exprimer mercredi soir à Philadelphie.

Avec AFP