Boko Haram a publié dans la foulée une autre vidéo montrant les "commandants" libérés en échange des 82 filles libérées la semaine dernière, et menaçant d'attaquer la capitale fédérale Abuja.
La jeune fille figurant dans la première vidéo, d'une durée de trois minutes, se présente comme Maida Yakubu, une des 276 écolières enlevées par Boko Haram, et proclame sa loyauté au groupe jihadiste.
Entourée de trois femmes vêtues de noir, elle apparaît portant un voile noir et tenant un fusil.
Interrogée par un homme sur les raisons pour lesquelles elle ne souhaite pas rentrer chez ses parents, elle répond: "c'est parce qu'ils vivent dans la ville de l'impiété. Nous voulons qu'ils acceptent l'islam".
A l'issue de négociations entre le gouvernement et le groupe jihadiste, 82 lycéennes de Chibok ont été libérées la semaine dernière après plus de trois ans de captivité.
Une 83ème a refusé d'être libérée en raison de son mariage avec un combattant jihadiste, avait indiqué mardi le porte-parole de la présidence, Garba Shehu, sans révéler son identité.
Selon des spécialistes, certaines de ces jeunes filles se sont attachées, au fil des mois de captivité, à leurs ravisseurs.
Ces adolescentes faisaient partie des 276 jeunes filles enlevées dans leur lycée à Chibok par les combattants islamistes en 2014, suscitant une vague d'indignation internationale.
Après ces 82 libérations, 113 jeunes filles sont toujours retenues par le groupe jihadiste. 21 autres ont été échangées en octobre 2016, 3 ont été retrouvées par l'armée et 57 s'étaient échappées.
Des milliers de femmes et de jeunes filles ont été enlevées depuis le début de l'insurrection il y a huit ans, qui a fait au moins 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés.
La deuxième vidéo, diffusée vendredi par Boko Haram, présente cinq hommes comme "des commandants" jihadistes que le gouvernement nigérian a libéré en échange des 82 jeunes filles.
Un des hommes qui se présente comme Abu Dardaa, ou Money, affirme que Boko Haram est de retour dans la forêt de Sambisa - que l'armée avait annoncé avoir libérée en décembre - et se prépare à attaquer la capitale du Nigeria, Abuja.
Ces menaces surviennent alors qu'une autre série de pourparlers a démarré entre le gouvernement et les jihadistes pour la libération des lycéennes encore en captivité.
Samedi, l'armée a réagi dans un communiqué en fustigeant de la "pure propagande", tout en confirmant que l'homme s'exprimant dans la vidéo fait bien partie de l'accord d'échange.
"Il a été le bénéficiaire direct du processus qui a mené à la libération des 82 filles enlevées, et il n'a pas son mot à dire ni la capacité de faire quoi que ce soit. Par conséquent, ses menaces devraient être ignorées", a déclaré un porte-parole de l'armée, Sani Kukasheka Usman.
Avec AFP