Boko Haram : l’ONU exige l’arrêt des rapatriements forcés des réfugiés au Nigeria

Les images de satellite ont confirmé le massacre perpeté par Boko Haram dans le village de Doro Baga complètement rasé, le 7 janvier 2015 shows almost

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) met en garde les autorités nigérianes contre le rapatriement forcé des réfugiés alors que les combats contre les djihadistes se poursuivent, signale l’AFP.

"Cette situation est très préoccupante alors que les combats se poursuivent dans le pays", a indiqué vendredi le HCR au siège de l'ONU à Genève.

Dans sa déclaration de vendredi, le HCR demande « aux autorités d'arrêter ces opérations tant que la situation n'était pas apaisée ».

L'organisation onusienne révèle, selon l’AFP, que de centaines de réfugiés venant du Niger ont été transportés à bord de neuf bus jusqu'au camp de Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno (nord-est). Onze autres véhicules se préparent à partir depuis la localité nigérienne de Gagamari, dans la région de Diffa.

Ces opérations de retour organisées conjointement par les autorités de l'Etat de Borno (nord-est) et du Niger, surviennent après l'attaque de la ville de Baga, dans le nord de l'Etat de Borno, sur les rives du lac Tchad, début janvier, sans doute la plus meurtrière jamais commise par les islamistes nigérians de Boko Haram depuis six ans.

Le président François Hollande ainsi que le secrétaire d'Etat américain John Kerry ont qualifié ce massacre de "véritable crime contre l'humanité".

Des centaines de personnes "voire plus" ont péri à Baga et dans ses alentours, selon Amnesty International. Au total, 16 localités ont été brûlées et 20.000 personnes ont dû fuir la région, ont indiqué des responsables locaux.

Depuis ces attaques, près de 13.000 Nigériens se sont réfugiés dans l'ouest du Tchad, selon le HCR. Des dizaines d'autres continuent d'arriver quotidiennement en traversant le lac Tchad pour rejoindre les localités de Ngouboua et Bagasola, à quelque 450 km au nord-ouest de la capitale tchadienne N'djamena.

Boko Haram contrôle désormais la quasi-totalité de la région frontalière nigériane où se rejoignent Niger, Tchad et Cameroun.

Depuis que l'état d'urgence a été décrété dans les Etats de l'Adamawa, Borno et Yobe dans le nord-est du Nigeria en mai 2013, l'organisation onusienne estime que près de 153.000 personnes ont fui vers les pays voisins.

L'Assemblée nationale tchadienne a autorisé vendredi à l'unanimité l'envoi de soldats tchadiens au Cameroun et au Nigeria pour lutter contre Boko Haram.