Le bouclage du quartier Matshipisha-Gbadolite, dans le sud de la deuxième ville de la République démocratique du Congo, a commencé au lever du jour, vers 05H00 (03H00 GMT).
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La veille, le gouverneur de la province du Haut-Katanga, Jean-Claude Kazembe, avait dû fuir sous des jets de pierres après avoir tenté à Matshipisha une "marche de la paix" destinée à montrer que les autorités maîtrisaient la zone au lendemain d'affrontements meurtriers entre les forces de l'ordre et des jeunes hostiles au président Joseph Kabila.
Selon notre correspondant sur place, la police recherche les jeunes pour les arrêter, et des armes potentielles.
L'opération était toujours en cours en fin de matinée.
Selon des témoins, une manifestation de plusieurs dizaines de personnes représentant des familles de Matshipisha venues dénoncer des "arrestations arbitraires" a été dispersée sans heurts par la police congolaise vers 11H30 (09H30 GMT) devant le siège local de la Mission de l'ONU au Congo (Monusco), dans le centre de Lubumbashi.
Capitale du Haut-Katanga, Lubumbashi est le fief de l'opposant en exil Moïse Katumbi.
Mardi, au dernier jour du mandat de M. Kabila, Kinshasa, Lubumbashi et d'autres villes du Congo ont été le théâtre d'affrontements meurtriers.
Ces heurts ont opposé les forces de l'ordre à des jeunes entendant dénoncer le maintien au pouvoir du chef de l'État à la suite du renvoi sine die de la présidentielle. A Matshipisha - quartier réputé habité par des Kasaïens - 8 personnes ont été tuées, et 47 blessés, selon la police.
M. Kazembe a fait porter la responsabilité des violences à plusieurs dizaines de "voyous venus de Mbuji-Mayi et Kananga", les deux grandes villes de la région du Kasaï (centre), dont est originaire l'opposant historique Étienne Tshisekedi.
M. Tshisekedi, 84 ans, a appelé à "résister pacifiquement" contre le maintien au pouvoir de M. Kabila.
Le début de la décennie 1990 a été marquée au Katanga, à l'instigation des autorités locales et nationales, par des massacres à grande échelle des Kasaïens résidant dans la région, accusés de voler les emplois des autochtones.
Narval Mabila, correspondant à Lubumbashi