Bouteflika parti, les Algériens dans la rue pour maintenir la pression

Manifestations à Alger le 2 avril 2019.

Une foule immense envahit de nouveau le centre d'Alger vendredi, le premier depuis le départ du président Abdelaziz Bouteflika après plus d'un mois de contestation, pour dire désormais leur refus de toute implication de ses anciens fidèles dans la transition politique.

Confronté à une contestation populaire inédite déclenchée le 22 février, M. Bouteflika, 82 ans et très affaibli depuis un AVC en 2013, a démissionné mardi après 20 ans passés au pouvoir.

Déterminés à se débarrasser du "système", les Algériens sont à nouveau descendus en nombre dans la rue, pour le septième vendredi consécutif.

D'imposants cortèges défilent aussi à Oran et Constantine, 2e et 3e villes du pays, ainsi qu'à Batna(300 km au sud-est d'Alger), selon des images de la télévision nationale.

Plusieurs médias privés font état d'une très forte mobilisation à Tizi-Ouzou, Béjaïa et Bouira, les principales villes de la région de Kabylie, à l'est d'Alger, mais aussi à Chlef, Sétif, Tlemcen ou M'sila, notamment.

"On ne pardonnera pas !", scandent notamment les manifestants, en référence à la lettre d'adieu mercredi du chef de l'Etat, dans laquelle il a demandé pardon aux Algériens.

Arrivé tôt le matin de Boumerdès près d'Alger, Said Wafi, 42 ans, employé d'une banque publique, voulait "être le premier manifestant contre le système. Le départ de Bouteflika ne veut rien dire si ses hommes continuent à gérer le pays".

"Bouteflika était très malade, il ne gouvernait pas en réalité et rien ne changera s'il part seul et laisse ses hommes", renchérit Samir Ouzine, un étudiant de 19 ans.

Avec sa démission, le néologisme "vendredire", inventé par les contestataires et signifiant "manifester joyeusement", a acquis sur les réseaux sociaux, un sens supplémentaire: "faire chuter un régime dictatorial pacifiquement".