Bouteflika transmettra le pouvoir de manière "transparente"

Des manifestants algériens scandent des slogans alors qu'ils manifestent dans la capitale, Alger, contre la candidature de leur président à un cinquième mandat, le 24 février 2019.

Le président Abdelaziz Bouteflika transmettra le pouvoir à son successeur de manière "ouverte et transparente" à l'issue d'une élection dont la date sera définie "prochainement", a indiqué mardi à Moscou le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra.

"Abdelaziz Bouteflika a pris la décision de ne pas prendre part à cette élection et est entièrement prêt à transmettre le pouvoir de manière ouverte et transparente au président qui sera choisi via ce scrutin", a déclaré Ramtane Lamamra à l'issue d'une rencontre avec son homologue russe, Sergueï Lavrov.

"L'élection présidentielle se tiendra dans de nouvelles conditions : pour la première fois dans l'histoire du pays, pourront y prendre part tous ceux qui le souhaitent", a poursuivi M. Lamamra, selon des propos traduits en russe, ajoutant que le scrutin serait "pour la première fois surveillé par une commission électorale indépendante".

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"Après cela, l'opposition algérienne aura la possibilité de prendre une part plus active au travail gouvernemental", a-t-il ajouté.

Au pouvoir depuis 20 ans, Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, affaibli par les séquelles d'un AVC qui l'ont empêché depuis 2013 de s'adresser de vive voix aux Algériens, est confronté à une contestation inédite depuis plusieurs semaines.

Il a renoncé la semaine dernière à briguer un 5e mandat mais a prolongé son mandat sine die en repoussant la présidentielle initialement prévue le 18 avril à une date ultérieure, après une Conférence nationale chargée de réformer le pays et d'élaborer une nouvelle Constitution.

Sergueï Lavrov a déclaré "soutenir" les plans de sortie de crise du gouvernement algérien. "Nous espérons qu'ils aident à stabiliser la situation dans ce pays ami à travers le dialogue national basé sur la Constitution", a-t-il ajouté.

"Je suis convaincu que le peuple algérien résoudra de lui-même ses problèmes", a poursuivi M. Lavrov, appelant "tous les autres pays" à "respecter strictement le principe de non-ingérence dans les affaires internes d'un autre Etat".

La Russie est un allié de l'Algérie à laquelle elle livre notamment des armes.