L’ambiance a été très festive et solennelle à la célébration du 5èe anniversaire de l’indépendance du Congo-Brazzaville. Les troupes militaires et civiles ont tâté le macadam du boulevard Général Alfred Raoul. Appuyées par les engins de guerre et de sécurité, les Forces armes congolaises n’ont pas hésité de démontrer leur puissance.
Plusieurs Congolais ont fait le déplacement pour le lieu du défilé afin d’assister à la manifestation.
"Nous avons été très contents. Ce défilé nous a permis de découvrir les forces de sécurité. Nous félicitons le chef de l’Etat", a réagi une habitante de Brazzaville.
"C’est une très bonne initiative. D’autres forces sont venues de l’intérieur du pays, et nous sommes heureux de les découvrir", a témoigné un autre habitant de la capitale congolaise.
Cette célébration se déroule cependant dans un contexte économique très aigue, que le président Denis Sassou N’Guesso a lui-même reconnu dans son discours à la nation.
"La situation macroéconomique de notre pays n’a eu de cesse de se dégrader, réduisant considérablement les moyens d’action de l’Etat. Les recettes budgétaires et les investissements sont baisse considérable, et presque tous les secteurs de l’économie nationale sont touchés par la récession", a-t-il déclaré, annonçant dans la foulée la probabilité de conclure un programme avec le Fonds monétaire international (FMI) d’ici décembre 2017.
Pour le mouvement citoyen le Ras-le-Bol, basé à Brazzaville, les dépenses relatives aux festivités du 15 août sont un gâchis.
"L’argent dépensé pour ces festivités devrait permettre de régler d’autres situations. Par exemples, les travailleurs du CHU (Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville), les étudiants qui ne sont pas payés depuis neuf mois. On devrait même sursoir cette fête d’indépendance, parce qu’on ne festoie pas sans argent", a-t-il dit.
L’analyste économique Alphonse a estimé pour sa part que le gouvernement devrait privilégier les dépenses nécessaires pour éviter de s’engouffrer dans la crise.
"La démarche des autorités consistant à célébrer avec faste le 15 août ne peut pas être comprise par le commun des mortels. Avec la situation qui est la nôtre, le Congo devrait faire attention dans ses dépenses", a affirmé Alphonse Ndongo qui prévient des "temps durs" pour le Congo.
Après cette manifestation marquée par plusieurs banquets dans la ville, le Congo doit se préparer à passer en programme avec le Fonds monétaire international (FMI).
Reportage de Ngouela Ngoussou à Brazzaville pour VOA Afrique.