Bruxelles presse Athènes de créer 1.500 places pour les enfants immigrés isolés

Un garçon est assis dans une embarcation en bois transportant plus de 700 migrants, vers Sabratha, Libye, le 29 août 2016.

La commissaire européenne à la Justice, Vera Jourova, a demandé lundi à Athènes de créer 1.500 places supplémentaires pour les enfants migrants et réfugiés non accompagnés, dont des centaines sont placés en détention faute d'infrastructure adéquate.

De janvier à début septembre "environ 3.500 mineurs non accompagnés ont été enregistrés alors que la capacité des centres d'accueil pour cette catégorie n'est que de 800 en ce moment", a expliqué la commissaire, à l'issue d'une visite d'un centre d'accueil près d'Athènes et d'une rencontre avec le ministre grec de la Justice Nikos Paraskevopoulos.

"Nous avons besoin de créer 1.500 places supplémentaires, c'est un sujet urgent", a-t-elle insisté, interrogée lors d'une conférence de presse sur les critiques exprimées par l'ONG Human Rights Watch (HRW).

HRW avait appelé vendredi la Grèce à mettre fin aux détentions d'enfants migrants et réfugiés et réclamé également une action européenne en ce sens.

"La détention doit être le dernier recours", a dit Mme Jourova, ajoutant qu'actuellement, selon les chiffres du gouvernement grec, "323 enfants non accompagnés sont détenus dans des centres d'accueil fermés, 305 dans des centres de première réception et 18 dans des commissariats".

Selon HRW, les autorités grecques recourent "régulièrement" à ces détentions "dans des cellules de taille réduite et surpeuplées" où les enfants sont maintenus "dans des conditions insalubres pendant des semaines, voire des mois", la durée moyenne étant de 40 jours.

L'Union européenne a annoncé samedi le versement de 115 millions d'euros supplémentaires pour aider la Grèce à faire face à la présence d'un nombre important de migrants sur son territoire, dont une partie doit être consacrée à la création des centres d'accueil pour les enfants non accompagnés, a souligné Vera Jourova.

En crise financière depuis 2010, la Grèce peine à assurer la prise en charge de près de 60.000 migrants et réfugiés, bloqués sur son territoire après la fermeture en mars des frontières en Europe.

Avec AFP