Bujumbura réitère son rejet d'une mission de paix de l'UA

Des policiers présentent des armes découvertes dans une cache d'armes supposée appartenir à des insurgés opposés au troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, à Bujumbura, Burundi, 12 décembre 2015.

Le Conseil national de sécurité du Burundi, où siège le président Nkurunziza, a réitéré le rejet d'une mission de paix de l'Union africaine de 5.000 hommes dans ce pays où une grave crise politique dure depuis huit mois.

Le Conseil "réfute la décision (...) de l'UA de déployer une mission de prévention et de protection au Burundi", selon une déclaration lue à la presse mardi par le ministre burundais de la Sécurité publique, le général Alain-Guillaume Bunyoni.

Composé notamment du président et de ses deux-vices présidents, de plusieurs ministres dont ceux de la Sécurité publique et de la Défense, et des principaux responsables des forces de sécurité, le Conseil national de sécurité est considéré comme l'un des principaux organes de décision au Burundi.

Pour ce Conseil, "la menace de génocide qui justifierait ce déploiement n'est qu'une machination des détracteurs du gouvernement" et le Burundi, qui est "l'un des pays contributeurs de troupes en Afrique et ailleurs", "est capable d'assurer la sécurité de sa population".

L'UA a annoncé en fin de semaine passée le déploiement d'une Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu), forte de 5.000 hommes et pour une durée de six mois renouvelables.

Mais le gouvernement burundais en avait rapidement rejeté le principe et prévenu que si l'UA devait mener à bien ce déploiement sans son aval, cette mission serait alors considérée comme une "force d'invasion et d'occupation".

Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat.

L'opposition, la société civile et une partie de son camp jugent ce 3e mandat contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006) entre l'armée dominée alors par la minorité tutsi et des rébellions hutu.

La mise en échec d'un coup d'Etat en mai, la répression brutale de six semaines de manifestations quasi-quotidiennes à Bujumbura à la mi-juin et la réélection de M. Nkurunziza lors d'un scrutin controversé à la mi-juillet n'ont pas empêché l'intensification des violences, désormais armées.

Avec AFP