Burkina: 160.000 nouveaux déplacés pour le seul mois de janvier

Les femmes déplacées préparent la nourriture dans le camp de Kaya, à 100 km au nord de Ouagadougou, Burkina Faso, le 8 février 2021.

Quelque 160.000 personnes ont été contraintes de fuir leurs localités pour le seul mois de janvier au Burkina Faso, face aux attaques jihadistes meurtrières qui frappent le pays, portant le nombre total de déplacés à 1,7 million, selon plusieurs ONG.

"Depuis janvier 2019, la population déplacée au Burkina a augmenté de 2.000% avec 1,7 millions de personnes déracinées. Plus des deux tiers sont des enfants", indique un communiqué de plusieurs ONG dont Médecins du monde et le Conseil norvégien des réfugiés.

Le chiffre de 160.000 en janvier est l'un des plus élevés pour un seul mois depuis le début de la crise sécuritaire, selon ces organisations.

A titre de comparaison, 237.000 personnes avaient été déplacées entre janvier et juillet 2021, selon les chiffres officiels.

Les signataires s'inquiètent par ailleurs que la crise en Ukraine ait un impact sur l'aide humanitaire au Burkina Faso.

"Certains donateurs ont déjà indiqué qu'ils allaient diminuer de 70% leurs financements afin de soutenir des opérations en Ukraine. Nous sommes très inquiets que cela devienne une tendance, rendant l'accès aux soins et aux services de base encore plus compliqués pour les déplacés internes au Burkina", craint Safia Torche, directrice générale de Médecins du monde dans ce pays.

"La crise en Ukraine va probablement avoir un impact à la hausse sur le prix des céréales, rendant encore pire une situation déjà mauvaise", appuie le directeur pour le Burkina d'Action contre la Faim, Grégoire Brou, qui estime à 3 millions le nombre de personnes en insécurité alimentaire.

Dans la foulée de ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, qui ont fait plus de 2.000 morts.

Depuis fin janvier, une junte militaire dirigée par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est au pouvoir après un coup d'Etat militaire qui a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré.