Le mandat d'arrêt contre Blaise Compaoré "pas annulé"

Blaise Compaoré, Paris, 18 septembre 2012.

Le parquet militaire a démenti l'annulation du mandat d'arrêt international contre l'ancien président burkinabè Blaise Compaoré pour son implication présumée dans l'assassinat de son prédécesseur, le président Thomas Sankara, tué lors du coup d'Etat qui le porta au pouvoir en 1987.

"Le mandat d'arrêt contre Blaise Compaoré n'a pas été annulé. Je peux même dire qu'il n'a jamais été annulé", a déclaré à l'AFP un haut magistrat du parquet du tribunal militaire, qui a requis l'anonymat.

"Les mandats qui ont été annulés concernent uniquement ceux sur le coup d'Etat et non le dossier Thomas Sankara dans lequel l'ex-président Blaise Compaoré est poursuivi. Ce sont des dossiers complètement distincts qu'on ne peut pas joindre", a ajouté ce haut magistrat.

Le 28 avril, le procureur général de la Cour de cassation, la plus haute juridiction dans l'ordre judiciaire du Burkina, Armand Ouédraogo, avait déclaré à l'AFP que sa juridiction avait annulé "tous les mandats d'arrêt" émis par le tribunal militaire pour "vice de forme".

"Tous les mandats d'arrêt internationaux ont été annulés aujourd'hui par la Cour de cassation pour vice de forme. Cela concerne aussi bien le mandat d'arrêt contre Blaise Compaoré, celui contre Guillaume Soro et bien d'autres", avait-il déclaré à l'AFP.

La justice militaire burkinabè avait lancé le 4 décembre 2015 un mandat d'arrêt international contre Blaise Compaoré, réfugié en Côte d'Ivoire depuis qu'il a été renversé le 31 octobre 2014.

M. Compaoré, est poursuivi notamment pour "assassinat", "attentat" et "recel de cadavre". Des faits passibles de la peine de mort, encore en vigueur dans ce pays pauvre d'Afrique de l'ouest.

Le président de l'Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, avait été inculpé par le Tribunal militaire burkinabè pour son implication présumée dans le coup d'Etat perpétré mi-septembre 2015 au Burkina contre le gouvernement de la transition mis en place après la chute de M. Compaoré.

Mardi, le procureur général de la Cour de cassation n'a pu être joint par l'AFP pour commenter les déclarations du parquet militaire.

Avec AFP