Une édition entièrement dédiée aux forces de défense et de sécurité au regard des attaques terroristes que le pays subies depuis 2016. Pour ces auteurs, appartenant aux forces de défense et de sécurité, la plume peut servir à baisser les tensions. C’est d’ailleurs l’objectif recherché par le gouvernement en organisant la foire.
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Au pavillon Soleil Levant, l’un des grands pavillons du SIAO, Salon international de l’artisanat de Ouagadougou, des centaines de stands sont dressés. C’est la FILO, la plus grande foire du livre du pays. Contexte sécuritaire oblige, lors de cette foire, on parle cette-année de paix, de sécurité et de cohésion. Et la part belle est faite aux écrivains militaires.
"Nous avons plusieurs œuvres que nous présentons. Nous sommes plusieurs auteurs. En ce qui me concerne je traite notamment des thèmes de société. A l’intérieur des thèmes abordés, il y a la lutte contre la discrimination et la promotion de la tolérance. A travers nos œuvres nous essayons de sensibiliser les populations à accepter les autres dans leurs différences", a dit le commandant de gendarmerie William Combary qui écrit sur les concepts de paix et de tolérance.
Le commandant Alain Sara pense que la littérature, la culture en général est un moyen de lutte contre l’extrémisme violent.
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"Le contexte actuel peut justifier cela. Montrer que face à ce que nous vivons, la culture reste une arme efficace comme les autres qui sont utilisées jusque-là pour que nous puissions connaître une situation plus sereine au niveau de la stabilité et de la paix", note le commandant Sara.
Tantôt sur le front, tantôt plongés dans l’écriture, il n’est pas exclu que ces auteurs se penchent un jour sur l’histoire actuelle du Burkina marqué par le terrorisme.
"Il est conseillé à tous les cadres de faire de la production pour les générations à venir. Il y a beaucoup qui sont déjà engagés et il y a d’autres qui sont plutôt dans d’autres postures et à la fin c’est bien que tous ceux-ci là fassent leurs mémoires. Sûrement à la fin de la carrière on fera un retour sur toutes les situations qui nous ont éprouvé afin de tirer les leçons et permettre aux générations à venir de mieux faire face à ces différentes difficultés", a affirmé William Combary.
Un avis que ne partage pas totalement le commandant Emmanuel Zoungrana, aussi auteur de plusieurs œuvres.
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"Vous savez en la matière il ne faut pas se précipiter parce que le terrorisme est un phénomène qui évolue. Le mode d’action, le mode opératoire évoluent de façon très rapide et il faut éviter de publier un ouvrage qui va être très vite dépassé", indique-t-il.
Les autorités espèrent que les auteurs, surtout ces militaires vont davantage écrire dans le sens de la paix et de la consolidation.
"Nous souhaitons donc qu’au détour de cette 15e édition, nous ayons plus d’écrivains engagés à écrire pour la construction d’un monde de paix et de sécurité. C’est pour cela que nous avons mis les forces de défense et de sécurité au cœur. C’est d’autant plus pertinent et légitime que beaucoup d’entre eux sont des écrivains", a fait savoir le ministre de la Culture Abdoul Karim Sango.
Les portes de cette 15e édition de la Foire internationale du livre de Ouagadougou se sont refermées dimanche avec l’espoir que les auteurs et particulièrement les militaires vont davantage se pencher dans la quête de la paix et de la sécurité.