A quelque trois mois de la présidentielle et des législatives, le gouvernement via le parlement a modifié certaines parties du code électoral. Parmi les articles modifiés, un suscite la polémique, la prise en compte des cas de force majeure.
Le coronavirus et surtout la situation sécuritaire sont les raisons qui ont justifié la modification du code électoral.
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Sur les 120 députés qui ont voté, 107 ont voté "pour”, 9 "contre" et 4 se sont abstenus.
"Le gouvernement nous a fait porter le chapeau de son échec", lance Aziz Diallo, député-maire de Dori dans le Sahel et proche de la majorité, qui a voté contre cette loi.
Il poursuit: "pour moi, il y a une maldonne quelque part et c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de voter contre".
Pour Siaka Coulibaly, analyste politique, "il n’était pas nécessaire d’ajouter un alinéa qui dise qu’au cas où on n’a pas pu faire tout l’enrôlement, ce sont ceux qu’on a pu enrôler qui participent aux votes".
Des observateurs pensent que ce sont ces types de situations qui entraînent les crises post-électorales.
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Mais le gouvernement se défend. "Nous sommes dans une situation difficile et nous allons tout faire pour minimiser au maximum les risques d’insécurité pendant cette période électorale", a prévenu Siméon Sawadogo, le ministre de l’Administration territoriale. "La loi est faite pour permettre que nous ayons des instruments juridiques nécessaires permettant au processus électoral de se dérouler et que l’ensemble des contentieux qui pourront naître puissent avoir des bases juridiques pour être tranchés".
La réduction du délai de couverture des campagnes dites "déguisées" avant la campagne électorale de 90 jours à 30 jours, le maintien des démembrements actuels de la Commission électorale à l'extérieur du pays (les commissions électorales indépendantes d'ambassade et les commissions électorales indépendantes de consulat), l'harmonisation de la durée de la campagne électorale pour les législatives avec la présidentielle à 21 jours, la réduction du délai de traitement des requêtes par la Commission électorale de 7 jours à 72 heures sont, entre autres, des point qui ont été modifiés dans ce code électoral.