Plus aucune radio indépendante n’émet sur FM ni sur ondes courtes depuis avril 2015.
Elles avaient été réduites au silence par des attaques d’hommes armés non-identifiés qui y ont mis du feu durant les violences autour de l’élection, en juillet, du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat contesté.
Depuis, les 10 millions d’habitants, qui étaient habitués à la liberté de presse qu’offrait le pays avant la crise, n’ont plus droit à cette diversité d’informations qu’assuraient les radios indépendantes privées locales.
Le pays est plongé dans des violences suite à la crise qui a déjà fait plus de 400 morts et plus de 230.000 réfugiés depuis la candidature, fin avril 2015, du président Nkurunziza.
"Nous sommes souvent réduits à nous fier aux informations que nous recevons sur What’sUp (Nldrs, application téléphonique) mais nous ne sommes pas sûrs de ces informations non vérifiées", affirme une employée d’une agence de l’ONU, la quarantaine, qui s’exprime sous anonymat.
Pour elle, les informations que diffusaient les radios indépendantes avant la crise, permettaient aux Burundais entre autres de planifier leur vie au quotidien.
"Jusqu’à avant cette crise, on écoutait la RPA (Radio publique africaine) et d’autres radios privées, on était sûr des informations qu’on avait de cette radio. Depuis la fermeture, on s’est rendu compte de l’importance de ce média car on n’a plus d’informations fiables", explique cette agente des Nations unies.
Une autre Burundaise qui s’exprime également sous anonymat, soutient que les radios indépendantes ont longtemps servi à tranquilliser sa famille durant de longs moments de détresse que le pays a traversés depuis des décennies.
"La RPA est la seule radio qui osait dire la vérité, il y en a quelques autres qui l’imitaient mais ils les ont fait taire", se plaint cette deuxième interlocutrice.
Les Burundais interviewés par VAO Afrique estiment que les radios indépendantes auraient pu les aider en ces moments de crise pour se mettre en sécurité si nécessaire.
Les radios étrangères émettant en FM dont VOA Afrique sont leur seule chance. Seulement, au temps fort de la crise, elles avaient toute été interrompues à l’exception de VOA Afrique.