Le président du Burundi, Pierre Nkurunziza, a prêté serment, jeudi, à Bujumbura pour un second mandat. Son voisin et homologue rwandais, Paul Kagame, qui vient lui aussi d’être réélu, était venu assister à la cérémonie.
Les Burundais très nombreux sont descendus des collines vers la capitale Bujumbura pour l’occasion, vêtus de tuniques rouges, vertes et blanches, les couleurs nationales. Leur marche était rythmée par les tambours traditionnels.
Pierre Nkurunziza avait été élu président la première fois en 2005, par le parlement. Il a remporté, cette année, un nouveau mandat au suffrage universel. Dans son discours d’investiture, il a promis la continuité.
A peine établi, le calendrier électoral avait soulevé de vives contestations de la part de l’opposition. Par la suite, celle-ci a fait état de fraudes massives aux élections municipales et a décidé de boycotter le processus électoral.
Après avoir fait la politique de la chaise vide, l'opposition est aujourd’hui très critique de la réélection du président. Son principal rival, Agathon Rwasa, leader des FNL, et d’autres opposants ont fui le pays. Lundi, Amnesty International a publié un rapport suite aux allégations de torture et de mauvais traitements que les services de sécurité auraient infligé aux leaders de l’opposition ; des accusations rejetées par les services de renseignements burundais.
Le Fonds Monétaire International prévoit une croissance de l’ordre de 4% cette année au Burundi, essentiellement grâce aux exportations de thé et de café. L’entrée du pays dans le marché commun de l’Afrique de l’Est avec les quatre pays voisins va permettre la libre circulation des biens et des personnes. A noter toutefois que le mois dernier, Transparency International a classé le Burundi parmi les pays les plus corrompus de la région.