Une source interne aux services de renseignement burundais et de l'ambassade du Rwanda confirme que M. Bihozagara a été arrêté en fin de semaine dernière à Bujumbura par ces services.
"Nos services ont arrêté depuis vendredi un ressortissant rwandais du nom de Jacques Bihozagara (...) Il est soupçonné de travailler pour les renseignements de son pays", a annoncé à l'AFP un haut cadre du Service national de renseignement (SNR), sous couvert d'anonymat.
M. Bihozagara, ex-ministre, et ancien ambassadeur en Belgique et en France, est détenu dans les cachots du SNR - un service dépendant directement du président burundais Pierre Nkurunziza - dans le quartier de Rohero, dans le centre-ville de Bujumbura, selon la même source.
Cette information a été confirmée à l'AFP par le premier secrétaire de l'ambassade du Rwanda à Bujumbura, Fidèle Munyeshyaka.
"On est au courant de son arrestation, mais on n'en connaît pas encore les raisons", a-t-il expliqué.
Après avoir pris sa retraite, Jacques Bihozagara s'était reconverti dans le privé et se rendait régulièrement au Burundi pour ses affaires, selon un haut cadre du ministère des Affaires étrangères du Rwanda, joint par téléphone à Kigali.
"Bien sûr que nous sommes inquiets, comme nous le sommes d'ailleurs à chaque fois qu'un Rwandais est arrêté", a déclaré M. Munyeshyaka.
Selon des sources policières et des témoins, de nombreux Rwandais du Burundi ont été arrêtés et extradés vers leur pays, et la quasi-totalité de la forte communauté rwandaise de Bujumbura a fui le Burundi depuis le début de la crise née de la volonté de M. Nkurunziza de briguer un troisième mandat.
Avec AFP