Athènes dément la présence d’agents du KGB dans l’avion détourné par Minsk

La police biélorusse arrête le journaliste Raman Pratasevich, au centre, à Minsk, en Biélorussie.

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a assuré jeudi qu'il n'y avait "absolument aucune preuve" de la présence d'éventuels agents des services secrets bélarusses, "ou d'autres services de sécurité" dans l'avion de ligne détourné par Minsk et qui transportait l'opposant Roman Protassevitch.

"Aucune, zéro", a-t-il insisté dans une interview au quotidien allemand Bild. "Et nous avons mené une enquête très approfondie", a-t-il ajouté à propos de vol commercial de la compagnie Ryanair qui assurait la liaison entre Athènes et Vilnius.

Ces propos du chef du gouvernement grec interviennent alors que le patron de la compagnie aérienne irlandaise, Michael O'Leary, avait affirmé lundi que des agents des services de sécurité bélarusses étaient soupçonnés de s'être trouvés à bord de l'avion dont le détournement, dimanche, a suscité une condamnation ferme des Occidentaux.

"Nous pensons que des agents du KGB ont été débarqués à l'aéroport également", avait-il indiqué. Après l'atterrissage d'urgence à Minsk, le dissident bélarusse Roman Protassevitch et sa compagne russe avaient été arrêtés.

"Ce qui s'est passé est très clair", a encore souligné M. Mitsotakis.

"C'était un acte de piraterie soutenu par l'État" bélarusse, selon le Grec, pour qui il n'y a pas non plus d'éléments montrant que le jeune journaliste bélarusse arrêté ait été "suivi ou harcelé" avant le décollage de l'appareil de la capitale grecque.

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Selon le quotidien grec Kathemerini, l'opposant russe aurait été approché à l'aéroport d'Athènes par un homme parlant russe qui l'aurait pris en photo.

Roman Protassevitch, 26 ans, ancien rédacteur en chef de l'influent média d'opposition bélarusse Nexta, a été interpellé dimanche après-midi à la suite de l'atterrissage d'urgence à l'aéroport de Minsk de l'avion, après une fausse alerte à la bombe.

Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont condamné jeudi "avec la plus grande fermeté" l'arrestation de ce journaliste d'opposition et de sa compagne, et exigé leur "libération immédiate et inconditionnelle" ainsi que celle des autres journalistes et prisonniers politiques dans le pays.