Après seulement 139 jours en poste, Lopetegui est évincé au terme d'une profonde crise de résultats durant laquelle son équipe est restée plus de huit heures d'affilée sans marquer, enchaînant cinq défaites sur ses sept derniers matches.
"Le comité directeur du Real Madrid, réuni ce jour, a décidé de mettre fin au contrat de l'entraîneur Julen Lopetegui. Cette décision, adoptée avec le plus haut sens des responsabilités, a pour objectif de changer la dynamique de l'équipe première alors que tous les objectifs de la saison restent atteignables", a écrit le club dans un communiqué.
"Il sera remplacé provisoirement par Santiago Solari, qui dirigera l'équipe première à partir de demain mardi" (11h00/10h00 GMT), a ajouté le Real. L'Argentin devrait ensuite s'exprimer devant la presse dans la foulée (vers 12h30/11h30 GMT).
Lire aussi : Le Barça de Suarez humilie le Real de LopeteguiSolari fera ses débuts mercredi en 16es de finale aller de Coupe du Roi à Melilla (enclave espagnole au Maroc) en attendant la nomination d'un nouvel entraîneur, alors que les médias espagnols, qui ont longtemps évoqué ces dernières heures le nom de l'Italien Antonio Conte, assurent que cette piste s'est refroidie.
Et dire que Lopetegui avait signé pour trois ans cet été, acceptant le lourd défi de succéder à Zinédine Zidane, triple tenant de la Ligue des champions... Mais impossible de ressortir indemne de la déroute subie dimanche face à l'éternel rival blaugrana.
- Lopetegui a tout perdu -
"Le comité directeur considère qu'il existe une grande disparité entre les résultats obtenus jusqu'à présent et la qualité des joueurs de l'effectif du Real Madrid", poursuit le club.
Avec ce renvoi, Lopetegui devient l'un des entraîneurs les plus éphémères de l'histoire récente merengue avec seulement 14 matches dirigés: 6 victoires, 2 nuls et 6 défaites.
Le technicien basque (52 ans) a tout perdu en l'espace d'un été: renvoyé de la sélection espagnole juste avant le Mondial pour avoir négocié avec le Real dans le dos de sa fédération, le voilà limogé du Real pour insuffisance de résultats.
Lire aussi : Un clasico sans Messi ni Ronaldo... mais tout aussi chaud!Si le président Florentino Pérez avait peiné à trouver un successeur à Zidane en juin dernier, faisant appel à Lopetegui un peu par défaut, le manque de grands entraîneurs disponibles s'est à nouveau fait sentir ces derniers jours. Ce qui a sans doute poussé la direction du club à opter pour une solution provisoire.
Le 13e entraîneur de l'ère Pérez (2000-2006 et depuis 2009) s'appelle donc Santiago Hernan Solari, qui a fait ses gammes sur le banc du Real Madrid Castilla depuis 2016, comme avant lui son ex-coéquipier Zidane.
Âgé de 42 ans, l'ancien ailier gauche des "Galactiques" (2000-2005) manque d'expérience au plus haut niveau mais c'est un homme de la "Maison blanche" qui connaît les rouages du club.
- Le Real gagne du temps -
Cette option laisse au Real le temps nécessaire pour boucler l'arrivée d'un entraîneur de premier plan, qui pourrait être Conte (49 ans, ex-Chelsea), même si l'Espagnol Roberto Martinez, sélectionneur de la Belgique, est également évoqué dans la presse.
Lire aussi : Qu'est-ce qui ne va pas au "Real Malade" ?Le calendrier très abordable du Real en novembre facilitera la greffe mais le nouveau venu devra faire avec les carences de l'effectif merengue et l'absence d'un véritable finisseur.
Ces mêmes lacunes ont plombé le court séjour de Lopetegui, vite confronté à l'usure d'un groupe merengue rassasié de titres. Son mandat a été placé sous le signe de l'urgence, avec une défaite dès son premier match officiel, un derby madrilène contre l'Atlético mi-août en Supercoupe d'Europe (4-2 a.p.).
Pris par le temps, pénalisé par les blessures et les méformes de plusieurs Mondialistes (Modric, Ramos...), Lopetegui a dû reconstruire une équipe qui s'était reposée pendant neuf ans sur les buts de Cristiano Ronaldo, parti à la Juventus Turin.
Pour tout remplaçant, Florentino Pérez n'a fait venir que le modeste attaquant lyonnais Mariano Diaz, symbole d'une politique de transferts décevante cet été. "Ce n'est pas seulement la faute de Julen", a titré lundi Marca, quotidien sportif le plus lu d'Espagne.
Avec AFP